Francaisdefrance's Blog

01/12/2010

CCIF: « voter des lois discriminantes et stigmatisantes à l’égard des musulmans ».

Créons un Comité de Lutte Contre l’Islamisation de la France; car ça devient urgent… Le CCIF appelle à la dénonciation de tout ce qui pourrait être considéré comme islamophobe , pratiquement. On se croirait revenus aux heures sombres de la Gestapo… Mais la « francophobie » et le racisme anti-blancs, c’est monnaie courante. On ne va peut être pas se laisser faire encore longtemps… Les gens devraient comprendre qu’on ne naît pas « islamophobe »: on le devient. C’est comme pour le racisme. Ce n’est pas inné… Bon, ben, on va se défendre…

Lisez cette interview…

FDF

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Islamophobie en France : interview de Samy Debah responsable du CCIF

Face à l’augmentation intense des actes islamophobes dont le dernier en date est la profanation de la mosquée de Marmande, AJIB.fr a voulu donner la parole à un acteur majeur de la lutte contre l’islamophobie si ce n’est l’acteur principal, le CCIF (Comité de lutte contre l’Islamophobie en France). L’association accompli un travail remarquable sur le terrain pour défendre les musulmans face aux discriminations qu’ils subissent. Samy Debah son président accepte de répondre à nos questions.

Pouvez-vous nous présenter le CCIF ?

Le CCIF est né dans le contexte des discussions sur l’interdiction du hijab dans les écoles c’est à dire en octobre 2003. Les débats avaient atteints une violence telle qu’un groupe de personnes a décidé d’agir et de mettre en place une structure qui recenserait et aiderait les victimes de la haine islamophobe en France.

Quelle est votre principale mission ?

Nous avons un objectif principal : celui de faire reculer l’islamophobie en France. C’est un vaste défi car les moyens sont modestes mais les enjeux sont énormes. A l’image de l’Europe, la France doit faire le choix entre deux conceptions de la société : celle que veulent imposer les groupes d’extrême droite et leurs relais dans la droite populiste et dans les groupes laïcistes à savoir une société sclérosée d’apartheid à l’image de celle qu’à connu l’Afrique du sud ou bien celle de l’idéal républicain ou les libertés individuelles sont protégées et où toutes les croyances sont  respectées. Celle du vivre ensemble.

Concrètement, quelles sont vos actions sur le terrain ?
Nous en avons en fait plusieurs : recenser les actes islamophobes, apporter une aide juridique aux discriminés, sensibiliser l’opinion sur l’islamophobie et ses dangers.
Nous le faisons à travers des interventions lors de conférences publiques ou privées ou encore à travers des communications papiers ou électroniques.
La sensibilisation de l’opinion est fondamentale : elle permet aux personnes qui n’ont pas nécessairement accès aux textes de lois de les informer et ainsi pour ceux qui ont été discriminées d’agir pour que leurs droits soient préservés. Nous avons pu engager des requêtes auprès des tribunaux compétents pour les affaires de discriminations que nous avons toutes gagnées mais qui sont avant tout la victoire du droit sur l’arbitraire. (Vous pouvez consulter nos communiqués à ce sujet, le dernier en date )
J’insiste là dessus car il y a une propagande qui a court en France et qui prétend que les musulmans veulent faire évoluer la législation en leur faveur. Les musulmans ne demandent ni plus ni moins que l’égalité et la justice au même titre que n’importe quel citoyen. Et personne n’a le droit de le leur interdire car ce sont des droits naturels imprescriptibles.

Travaillez-vous avec le CFCM, le ministère de l’intérieur ? Vous ont-ils déjà contacté ?

Nous avons une règle au CCIF que nous appliquons depuis le début et à laquelle je souhaite que nous ne dérogions pas : Celle de travailler avec toutes les institutions ou individus musulmans ou pas qui souhaitent combattre l’islamophobie. Ce travail doit se faire pour être  efficace dans la complémentarité et non pas dans la concurrence ou la surenchère.

Qu’attendez-vous du gouvernement français et des institutions ?

Nous attendons du gouvernement français qu’il assume son rôle : celui de garantir l’égalité pour tous. Ce que de notre point de vue il ne fait plus tout à fait depuis qu’il demande au législateur de voter des lois discriminantes et stigmatisantes à l’égard des musulmans certes mais pas seulement. Il y également les Rom, les étrangers ou encore les personnes fragilisées par la crise.
Devons nous comprendre que pour obtenir nos droits il faut que l’on tienne dans une main la constitution et dans l’autre notre bulletin de vote ? Si c’est cette attitude qu’il faut adopter alors il faudra mener campagne dans ce sens mais que l’on ne vienne pas nous faire la leçon sur le respect des principes fondamentaux pour tous les habitants quelque soit leur âge, leur sexe ou leur origine.

Quels sont les difficultés que vous rencontrez ?

Je viens de vous parler du gouvernement qui ne fait respecter la loi que lorsqu’il y a de fortes pressions exercées sur lui. Mais il y a également le manque de moyens dont le CCIF dispose pour faire cet énorme travail. J’en profite pour remercier les  femmes et les hommes qui se battent au sein de notre organisation et qui font un travail formidable de rigueur, pour certains ça relève de l’abnégation. Ils ne comptent ni les heures ni les efforts tellement les dossiers à traiter sont nombreux et qu’ils se sentent un devoir de réussir dans leur travail.
Il y a le manque de moyens financiers pour mener les campagnes de sensibilisation ou pour se faire connaitre.
Le CCIF existe depuis 7 ans et fonctionne essentiellement sur la base du bénévolat. L’explosion de l’islamophobie rend notre tâche plus dure et nous avons besoin des adhérents et des sympathisants pour continuer notre combat, urgent et juste, en fournissant notamment un soutien de qualité aux victimes.

Comment nos lecteurs et les musulmans en général peuvent vous aider ?

Il y a beaucoup de travail comme vous pouvez le constater. Nous avons besoin de personnes motivées et qui prennent la mesure du danger de l’islamophobie sur la paix civile et le vivre ensemble.
Celles qui le souhaitent pourront rejoindre notre pôle juridique soit en tant qu’avocat ou juriste. Nous avons besoin également de personnes pour la veille de sites islamophobes ou pour faire connaitre le CCIF dans leur région et devenir ainsi notre relais et nous remonter les informations sur la situation locale.
Les personnes qui le souhaitent peuvent nous rejoindre en prenant contact avec nous via notre site www.islamophobie.net ou toutes nos coordonnées sont indiquées.
Nous avons également un grand besoin de soutien financier. Nous devons assurer le salaire de trois permanents pour pouvoir aider les personnes qui ne peuvent plus se tourner vers les associations traditionnelles de lutte contres le racisme parce que pour la plupart d’entre elles l’islamophobie n’existe pas !