mercredi 13 juin 2012
« Il s’agit d’une minorité »
La radio Beur FM a consacré une émission à Tarik Yildiz, auteur du livre « Le racisme antiblanc, ne pas en parler : un déni de réalité ». C’est à cette occasion que l’on a pu apprécier les interventions des auditeurs de cette station qui visiblement connaissent leur sujet. Morceaux choisis.
Nous depuis notre jeunesse on sait qu’il faut toujours dire bonjour aux voisins même s’ils vous appellent « voleur » etc, alors que pour un Français de souche qui se retrouve au milieu de personnes et qu’on lui met bien « Toi t’es un p’tit gaouri, un p’tit blanc », j’pense que ça doit être plus difficile pour eux parce qu’ils ont pas la formation culturelle d’avoir cette force pour rebondir que nous on a. Les Africains du nord et les Africains ont une force par rapport au racisme que l’on connait tous les jours, qu’on vit tout le temps et on pourra pas l’enlever parce qu’on dirait que les Français ont un gène qui se transmettent, sans être euh… sans être euh… j’veux dire j’vais pas épiloguer mais euh…
Abdel Karim, 12 minutes 30
Vous pensez pas que les gens qui font subir ce genre de racisme aux Blancs eux-mêmes ont subi du racisme ? Le racisme engendre le racisme.
(…)
Et si on en parle pas assez c’est parce que c’est des cas rares.
Oui j’ai assisté à des scènes de racisme antiblanc mais j’me suis toujours dit « Eux ils sont chez eux, donc y’a pas de conséquence »
Halima, 15 minutes 40
Votre invité parle de racisme anti « blanc », je comprends pas ce mot-là. Parce que moi je suis blanche, algérienne, et ça fait 37 ans que je suis en France j’ai jamais subi de racisme, qu’est-ce que ça veut dire ?
(…)
Ce que je voulais dire c’est que si comme vous vous dites « les Blancs » reçoivent ce racisme c’est pas de la part des « antiblancs » comme vous dites, c’est pas du racisme, moi je dis que c’est comme si c’était de la vengeance, comme eux ils subissent ce racisme de la part des Blancs, pour eux c’est comme une certaine vengeance.
(…)
Moi une fois mon fils il était dans le train à Paris en revenant du lycée y’avait un jeune Blanc – un Juif pour ainsi dire – il avait un téléphone dans sa main, et mon fils il m’a dit « celui-là il a son téléphone, est-ce que j’vais lui dire de le rentrer ou pas, j’le connais pas… » et mon fils il l’a laissé, et là yen a trois qui rentrent ils commencent à le martyriser un p’tit peu, « donne nous ton tel », lui il voulait pas et tout , et mon fils il s’est levé il a dit « Qu’est-ce que vous faites là » et tout, l’autre il a dit « Mais toi t’es un Arabe qu’est-ce que tu fais ?! » et mon fils il a dit « Mais oui c’est parce que j’suis un Arabe que j’veux pas que vous donniez cette image là de nous », mon fils il sait bien parler et ils ont dit « D’accord » et ils sont partis. Le ptit jeune il était en pleurs, dans le couloir y’avait beaucoup de gens et ils n’ont pas voulu intervenir alors qu’un p’tit jeune de 16 ans comme mon fils ils savent qu’il aurait pu recevoir un coup de couteau en le défendant et voilà : c’est ça le racisme des Blancs !
Malika, 19 minutes 10
Moi c’était pour tirer un coup d’alarme à tous les musulmans on doit se serrer les coudes, sans faire de discriminations, si tous les musulmans qui m’entendent aujourd’hui, faut arrêter la guerre entre nous, c’est quelque chose d’important, je pense à ceux qui sont illettrés et franchement c’est pas normal !
Louisa, 25 minutes 50
Moi je suis mariée à un Français de souche, c’est vrai que sa famille m’a bien accueilli avec ma culture, ma confession, etc, alors que de mon côté ma famille ne voulait pas de lui à cause de la colonisation etc. Aujourd’hui on a deux enfants métis. Mais moi il m’est arrivé un malheur récemment : dans un bar j’étais avec un ami d’origine maghrébine, on s’est fait insulter par un client, il y a eu des coups, la police est arrivée mais finalement ça s’est retourné contre nous et mon ami a fait 3 mois de prison ferme. Alors oui moi aujourd’hui même mariée avec un Français de souche et avec des enfants de lui je suis antiblanc. Nous c’est par notre passé colonial qu’on est raciste, mais nous quand on subi le racisme forcément on devient raciste. Moi je suis pas radicale mais j’ai une réserve envers tout ce qui est européen. Oui le racisme antiblanc existe, mais il est justifié. Il est justifié.
Farida, 32 minutes 50
Les voici, tous les « musulmans modérés », les « Arabes intégrés », « les Français depuis trois générations », l’écrasante majorité qui « ne brûle pas de voiture », qui n’a rien à voir avec « les quelques jeunes délinquants ». Les voici ces gens qui s’empressent de ne pas défiler contre le terrorisme islamiste, ces gens qui se précipitent pour ne pas manifester dans la rue pour se désolidariser de la racaille, ces gens « à qui on ne donne jamais la parole » mais qui chaque fois qu’ils l’ont se font un plaisir de ne pas dire ce que les républicains prétendent qu’ils disent.
Que les choses soient claires, je n’ai aucune animosité pour ces gens. Je n’ai pas à leur reprocher d’être ce qu’ils sont, dans leur chair, dans leur sang. Ils défendent les leurs, leur famille, leur clan, et c’est très bien pour eux. Il s’agit simplement de déconstruire le mensonge de la république une et indivisible. La France est multiple, et divisée. Tout a été fait pour qu’elle le soit. Il est maintenant temps d’en prendre acte. Il n’y a pas d’individus égaux devant l’Etat, il y a des communautés qui luttent pour en dominer d’autres, aujourd’hui comme depuis toujours. La vie n’est que rapport de forces, et ceux qui nient cet état de faits ne le font que pour nous empêcher – nous Européens – de nous rassembler pour peser dans la balance, pour nos femmes et nos enfants, comme le font tous les autres.
On nous ordonne de faire confiance au pacte républicain mais ce pacte est rompu depuis longtemps. Il n’est plus qu’un outil servant à faire prospérer toutes les haines contre nous. Et il n’y a aucune illusion à se faire, la majorité ne se réveillera pas par miracle, aux dernières nouvelles on ne ranime pas un cadavre. Mais les quelques âmes encore debout se doivent de comprendre, les dernières forces vives qui vivent ici ne doivent plus gaspiller leur énergie pour les causes perdues. Nous devons faire le deuil de la France. Si nous continuons de voter Le Pen – pour tous les emmerder jusqu’à notre dernier souffle – ce n’est pas avec l’imbécile espoir démocratique mais avec le recul et le regard froid de ceux qui savent que l’essentiel est ailleurs. L’avenir ne se jouera pas au Parlement mais dans la rue.
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