Francaisdefrance's Blog

07/09/2010

Parcours… Fabrice Robert.




Retour sur un parcours politique personnel, par Fabrice Robert.

7 septembre 2010 Imprimer cet article

A l’heure où le Bloc identitaire se développe partout en France et cherche à inscrire durablement un nouveau courant de pensée dans le paysage politique français, les attaques se multiplient logiquement pour tenter de freiner notre progression. Parce que je suis en première ligne – par mon statut de président du mouvement –, j’apparais aujourd’hui comme une cible prioritaire. Et je me retrouve dans une situation paradoxale.

D’un côté, certains journalistes fouillent dans mon parcours militant pour trouver des éléments qui, à leurs yeux, pourraient se révéler infamants afin d’imposer l’idée selon laquelle certains choix passés interdisent toute évolution et discréditent a priori mes prises de position actuelles. De l’autre, quelques individus issus de la mouvance nationaliste ne parviennent pas à comprendre certaines de ces prises de position et vont jusqu’à parler de « reniements ». Il faudrait se mettre d’accord.

Je crois le moment venu de clarifier certains points de mon parcours personnel car le débat – si débat il doit y avoir – ne se pose pas en ces termes. Cela me semble d’autant plus important que ma personnalité – ce que je suis en 2010 – est indissociable des diverses expériences que j’ai vécues depuis le début de mon engagement en politique. Je ne renie rien, j’assume tout. Je dirais même que la force qui est en moi aujourd’hui s’est construite dans l’adversité, la douleur et la répression.

Quitte à choquer, il est donc temps pour moi de dire certaines choses face à tous ceux qui préfèrent les raccourcis faciles et qui ne connaîtront jamais le dixième de ce que j’ai vécu. Je ne me veux pas exhaustif. Je veux seulement apporter des précisions sur quelques moments clés de mon parcours personnel.

Chez les « rebelles blancs »

« Face aux bandes ethniques qui terrorisaient, déjà, certains quartiers, nous voulions que la peur change de camp. »

Mes premiers pas dans le militantisme politique remontent à la fin des années 1980. J’avais 16 ans et une profonde envie de m’engager pour mon pays. Attiré immédiatement par le nationalisme-révolutionnaire – avec le mouvement Troisième Voie –, je rêvais de justice sociale, de nation forte et unie, d’identité assumée, d’Europe indépendante face aux blocs américain et soviétique. A travers le slogan « Ni trusts, ni soviets », nous voulions proposer une troisième voie entre communisme et libéralisme. Il y avait aussi dans cet engagement, non dénué de romantisme, la recherche d’une certaine esthétique de l’action.

Le système dénonçait les militants nationalistes comme des « salauds ». J’ai donc pris allégrement l’habit du « salaud », du proscrit. « Seuls contre tous », nous avions la certitude d’incarner la vérité face à la trahison des élites.

Pour aller encore plus loin dans la radicalité, je me suis alors rapproché de ces bandes de « rebelles blancs » aux cheveux courts qui se développaient, à cette époque, dans la plupart des villes de France. Par notre tenue vestimentaire, nous étions de véritables cibles vivantes. Le risque était quotidien, permanent. Nos idées étaient clairement affichées comme un bras d’honneur à ceux qui tentaient de criminaliser l’idéal nationaliste. A une situation violente, la réponse adéquate ne pouvait être que violente. D’ailleurs, nous savions que l’Histoire s’était construite dans la violence et nous pensions qu’il ne pourrait pas en être autrement. Face aux bandes ethniques qui terrorisaient, déjà, certains quartiers, nous voulions que la peur change de camp et prouver notre détermination à rester maîtres chez nous.

Cette période de ma vie restera à jamais gravée dans mon esprit. C’est dans ces bandes de « rebelles blancs » que j’ai découvert l’esprit de camaraderie, le courage, la détermination. J’y ai perdu de nombreux amis, certains morts sous les coups des bandes adverses, d’autres incarcérés pour de nombreuses années. J’ai moi-même failli perdre la vie à plusieurs reprises ; j’aurais pu également finir en prison. Mon quotidien était à cette époque rythmé par les rixes à répétition, les gardes à vue et les séjours aux urgences dans une multitude d’hôpitaux. Mais nous étions respectés et craints. Très souvent en minorité, à un contre cinq, nous parvenions à avoir le dessus car nous étions déterminés. C’est dans ce genre de situation que l’on découvre sur qui on peut compter, que les liens se renforcent, que l’esprit de communauté se développe.

Bien évidemment, nous n’étions pas toujours victorieux. Et je me suis parfois retrouvé dans ses situations vraiment délicates. Comme cette soirée où, seul, poursuivi par une dizaine de caïds maghrébins, je me suis retrouvé au bout d’un ponton en pleine nuit avec une arme de poing sur le front. Ou cette autre fois où, traqué par quatre Noirs bodybuildés et armés de machettes, j’ai cru que mes dernières heures étaient arrivées.

Avec le recul, je crois pouvoir dire que l’expérience que j’ai acquise dans la rue a été déterminante dans la suite de mon engagement.

Questions d’Histoire

« La vie reste pour moi un combat permanent. Rebelle j’étais, rebelle je suis resté. »

En 1991, alors que je commençais à peine mes études d’histoire, je me suis intéressé au révisionnisme. Par rejet de tout dogme, par refus qu’une quelconque vérité historique soit imposée par les tribunaux, j’ai voulu provoquer un débat par différentes actions militantes. Le scandale ayant éclaté et largement dépassé les frontières de Nice – interventions de députés à l’Assemblée nationale, condamnation de Simone Veil, etc. –, je me savais recherché par les autorités judiciaires mais pas seulement… C’est ainsi qu’en pleine action nocturne, je me suis retrouvé plaqué à terre, braqué avec une arme sur la nuque par un individu – qui avait décidé de « faire justice » lui-même ? – qui m’a ensuite livré à la police. Cette « arrestation » n’a jamais fait l’objet d’une enquête approfondie.

La machine judiciaire s’est mise en marche. Face aux juges, j’ai adopté une stratégie de rupture dans une ambiance lourde et délétère, le « pigeonnier » normalement dédié aux procès d’assises ayant été spécialement ouvert afin d’accueillir le maximum de public pour cet événement à vocation pédagogique. J’ai eu le « privilège » d’être le deuxième condamné en France sur le fondement de la loi Gayssot.

Les problèmes ne faisaient que commencer. Mon adresse personnelle fut divulguée par un journaliste de Nice-Matin, des pétitions demandèrent mon exclusion de l’université, je fus l’objet de menaces de mort à répétition (avec notamment le dépôt de balles de gros calibre dans la boîte aux lettres de mon domicile, accompagnées de photos de moi avec une cible sur le visage), des biens matériels m’appartenant furent dégradées – dont une voiture plusieurs fois vitriolée (en guise d’avertissement avant de passer au visage ?). Je dus m’endetter aussi sur cinq ans pour payer les frais d’avocat.

Tout ceci pouvait paraître assez lourd à porter pour un jeune homme de 20 ans. J’ai toutefois tenu bon et cet épisode de ma vie m’a considérablement endurci.

Musique et politique

Fabrice Robert (accompagné de Philippe Vardon et de BenoÎt Lœuillet) en compagnie de Filip Dewinter, dirigeant du Vlaams Belang.

En 1996, autre affaire : celle des poursuites engagées par l’Etat contre le groupe de rock dans lequel je jouais à l’époque, Fraction.

Considérant que pour prendre le pouvoir, encore faut-il déjà réussir à conquérir les esprits et donc utiliser tous les outils susceptibles de diffuser notre conception du monde, j’ai toujours été impliqué dans le combat culturel. A l’instar de camarades italiens qui suivaient la même stratégie, j’ai participé au développement d’une scène musicale diffusant un message enraciné. D’où mon rôle dans la création du label Bleu Blanc Rock puis, plus tard, dans le label Alternative-s.

En 1996, ce fut la fameuse polémique autour du groupe NTM suite à certains propos tenus à l’encontre des forces de l’ordre lors d’un concert à la Seyne-sur-Mer. C’est le moment que choisirent certains journalistes et élus qui, pour mieux défendre les rappeurs, mirent en avant l’existence d’une scène musicale tout aussi radicale mais classée à droite.

C’est alors que le groupe Fraction a été pris comme principale cible. Philippe Douste-Blazy, ministre de la Culture, demanda des sanctions exemplaires. Le débat était lancé et le grand public apprit l’existence de groupes de rock patriotes. En pleine tempête médiatique, LCI envisagea même d’organiser un débat opposant les membres de NTM à ceux de Fraction. Le projet fut abandonné à cause des risques de dérapages sur le plateau et en coulisses entre supporters des deux groupes…

Aujourd’hui, si Fraction se produisait encore, quelques titres ne seraient plus interprétés. En effet, certains textes restent liés à une période de ma vie qui correspond à un contexte bien précis. Mais je ne renie rien de cette aventure politique et musicale.

Dissolution et appel à la révolution culturelle

Maxime Brunerie : « Il n’a jamais été membre d’Unité radicale. »

Le 14 juillet 2002, l’acte d’un certain Maxime Brunerie (qui tire avec une carabine en direction de Jacques Chirac sur les Champs-Elysées) apporte à celui-ci la notoriété qu’il recherchait… et me plonge dans une nouvelle tourmente médiatique. Et quelle tourmente ! Il n’est pas fréquent de gérer une crise relative à une tentative d’assassinat sur un chef d’Etat…

Suite et source: http://tinyurl.com/372fy3f