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Nadine Morano. | MAXPPP
La Cour de Justice de la République a classé sans suite jeudi la plainte en diffamation contre Nadine Morano, actuelle ministre de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle.
On ne connait pas pour l’instant les motivations de cette décision, qui n’est pas susceptible d’appel.
Cette plainte pour diffamation envers une religion, jugée aujourd’hui irrecevable, avait été déposée en novembre par le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap).
Elle dénonçait les propos tenus par l’ancienne secrétaire d’Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, en 2009 sur les jeunes musulmans.
« C’est une décision politique plus qu’une décision de justice », visant à protéger Nadine Morano, s’insurge sur Le Post, le juriste du Mrap.
Le Mrap souligne notamment que la CJR -seule cour habilitée à juger un ministre – est composée majoritairement de politiques.
3 magistrats et un collège de parlementaires (6 sénateurs et 6 députés, très exactement, en majorité membre de l’UMP) en font partie. Nadine Morano a en quelque sorte été jugé par ses pairs, selon l’association.
« Les propos de Nadine Morano participaient à la stigmatisation de certaines catégories de la population et incitaient au racisme. Et nous ne voulons pas que se banalisent de tels clichés. C’est pour cela que nous voulions qu’elle soit condamnée au pénal », expliquait le président du Mrap, Mouloud Aounit, au Post, avant la décision de la CJR.
Interrogée sur cette décision, Nadine Morano a affirmé : « C’est le sort normal d’une fausse polémique: elle fait pschitt ».
Qu’avait dit Nadine Morano ? Rien de mal…
Le 14 décembre 2009, lors d’un débat sur l’identité nationale à Charmes, dans les Vosges, Nadine Morano avait expliqué ce qu’elle attendait d’un jeune musulman français.
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(Source: France 2)
« On ne fait pas le procès d’un jeune musulman. Sa situation, moi je la respecte. Ce que je veux, c’est qu’il se sente Français lorsqu’il est Français. Ce que je veux, c’est qu’il aime la France quand il vit dans ce pays, c’est qu’il trouve un travail, et qu’il ne parle pas le verlan. C’est qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers. C’est qu’il essaie de trouver un boulot, et qu’on l’accompagne dans sa formation. C’est tout ça. Et je crois que si on veut être porteur de paix, on doit accepter l’autre dès lors qu’il respecte les lois« , avait-elle déclaré.
Nadine Morano avait été critiquée par l’opposition, à l’UMP et sur le Web pour ces propos.
La secrétaire d’Etat, qui s’était ensuite défendue d’avoir visé les musulmans, avait ensuite reproché à l’AFP d’avoir sorti une de ses phrases de son contexte.
Contacté par Le Post, le rédacteur en chef du service France de l’AFP avaient assuré les propos de Nadine Morano n’avaient pas été caricaturés. « Le journaliste de l’AFP a retranscrit les propos qu’il a entendus, en ne faisant que son travail (…) de la manière la plus objective possible », avait-il assuré au Post.