
Strasbourg, 17.01.2011 – L’examen d’un rapport sur le trafic illicite d’organes humains au Kosovo sera l’un des temps forts de la session d’hiver de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), qui se tiendra à Strasbourg du 24 au 28 janvier 2011. Elle sera également marquée par les allocutions du Président de la Turquie, Abdullah Gül, du Président de la Serbie, Boris Tadic, du Président de la Roumanie, Traian Basescu, et du Premier Ministre de l’Albanie, Sali Berisha. Parmi les autres points à l’ordre du jour figure également la protection des sources des journalistes, avec la participation d’Arne König, Président de la Fédération européenne des Journalistes. L’Assemblée s’intéressera aussi à une série de rapports qui porteront sur l’ex-Yougoslavie : la protection des témoins, pierre angulaire de la justice, l’obligation de coopérer pour réprimer les crimes de guerre, ainsi que la réconciliation et le dialogue entre les pays de la région.
2. Selon des extraits de l’ouvrage cités dans la presse, notamment, des membres de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) auraient enlevé plus de 300 personnes dans les enclaves serbes de la province, et des organes vitaux auraient été prélevés sur ces personnes par la suite. Ainsi, selon les informations communiquées par Mme Del Ponte, «ces organes étaient ensuite envoyés depuis l’aéroport de Rinas à Tirana vers des cliniques à l’étranger pour être implantés sur des patients qui payaient». Un très grand nombre de documents confirmeraient les allégations de crimes commis par l’UCK. Des éléments donnent à penser que des dirigeants kosovars du plus haut niveau seraient impliqués dans ces crimes. Selon Mme Del Ponte, le Bureau du procureur aurait reçu des informations selon lesquelles, en 1998, des soldats de l’UCK auraient enlevé des centaines de Serbes, de Roms, d’Albanais et de représentants d’autres groupes ethniques. Certains détenus auraient été «enfermés dans des porcheries, battus, violés, exécutés», d’autres auraient «simplement disparu». Selon certaines publications, on compterait également parmi les victimes des ressortissants d’autres Etats membres du Conseil de l’Europe, et notamment de Moldavie, de Russie et de Roumanie. 3. Jusqu’à présent, le TPIY n’a pas fait connaître sa position à ce sujet. L’Assemblée, quant à elle, n’a aucune raison de mettre en doute la compétence et les connaissances de l’ancien procureur du tribunal de La Haye à ce sujet. L’Assemblée estime qu’il est nécessaire de mener une investigation approfondie sur les faits et les conséquences mentionnés par Mme Del Ponte afin d’établir s’ils sont véridiques, de rendre justice aux victimes et d’appréhender les auteurs des crimes. Les membres de l’Assemblée sont convaincus que ces crimes monstrueux méritent la condamnation la plus vive au nom des peuples européens, réunis au Conseil de l’Europe dans l’objectif commun «de sauvegarder et de promouvoir les idéaux et les principes qui sont leur patrimoine commun» (article 1er du Statut). Source: http://assembly.coe.int/Documents/WorkingDocs/Doc08/FDOC11574.pdf