Quelques renseignements sur la proie de DSK qui a causé sa perte…
FDF
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Qui est vraiment Nafissatou Diallo?
La famille de celle qui accuse Dominique Strauss-Khan de tentative de viol s’est confiée à SlateAfrique. Elle décrit une jolie jeune femme de nationalité guinéenne sans histoire, sérieuse et qui n’a pu être manipulée.
Nafissatou Diallo n’est pas la jeune fille dont la photo Facebook a été diffusée par la presse [NDLE: les contenus ont depuis été supprimés]. Celle qui a d’abord été connue sur le prénom d’Ophelia n’est ni sénégalaise, ni ghanéenne, ni portoricaine, comme l’ont rapporté différents organes de presse, mais de nationalité guinéenne.
» Pourquoi nous avons décidé de publier le nom de la jeune femme qui accuse DSK? Notre réponse, ici
Selon un membre de sa famille, qui préfère rester anonyme et qui a contacté SlateAfrique, Nafissatou Diallo, 32 ans, est installée depuis treize ans aux États-Unis, où elle menait jusqu’à samedi 14 mai une vie sans histoire.
Voici ce qu’il nous a confié.
Fille d’un commerçant appartenant à l’ethnie peule (40% de la population dans un pays qui compte 10,3 millions d’habitants), originaire de la région de Labé, en Guinée, Nafissatou Diallo a suivi son mari, un commerçant guinéen, aux États-Unis en 1998. Elle a ensuite divorcé et élève seule sa fille de 15 ans dans le Bronx. Elle a par ailleurs de la famille à Harlem, notamment sa sœur, mariée à un homme d’affaires guinéen opérant dans l’import-export.
Détentrice d’une carte verte, employée comme femme de chambre par la chaîne hôtelière Sofitel depuis trois ans, Nafissatou Diallo a la réputation d’être une fille sérieuse.
«Une grande bosseuse comme sa sœur», selon un autre cousin, que nous avons également eu au téléphone. Ses proches, issus d’une grande famille de commerçants guinéens n’ont pas encore eu directement accès à elle. Comme tout le monde, ils ont lu la presse, mais ils espèrent que l’agression a eu des proportions «moins importantes» que ce qui est rapporté.
Mamadou Chérif Diallo, parent de la victime, un Guinéen de 35 ans qui travaille pour une agence de la ville de New York, et chargé de représenter la famille déclare:
«C’est une bonne musulmane. Elle est vraiment très jolie, comme beaucoup de femmes peules, mais dans notre culture, on n’accepte pas ce type d’agressivité. Franchement, Dominique Strauss-Kahn est tombé sur la mauvaise personne! C’est un scandale et c’est vraiment triste, cet accident!»
Sous protection policière
La famille explique que Nafissatou Diallo a été emmenée par la police de New York dans un endroit tenu secret, pour la protéger des médias. Elle est assistée par un avocat. Le bureau de l’attorney general de Manhattan, contacté par SlateAfrique, a refusé de confirmer l’identité de Nafissatou Diallo, une mesure qui relève de la protection des victimes aux États-Unis.
La famille paraît dépassée par les événements, et insiste sur le fait que Nafissatou Diallo n’a pas encore formellement porté plainte [NDLE: formellement, c’est le procureur qui porte plainte au pénal, la victime peut en revanche choisir ultérieurement de porter plainte au civil, pour un procès en dommages et intérêts]. Son statut d’immigré, certes légal, est précaire et en tant que résidente étrangère aux États-Unis, sa famille sait qu’elle n’a pas le droit à l’erreur.
A-t-elle été manipulée? Son cousin, Mamadou Chérif Diallo proteste:
«Non, non, non! Les gens doivent comprendre qu’ici, on vit dans le communautarisme et que Nafissatou vit dans sa communauté, les Peuls de Guinée, et qu’elle ne s’intéresse pas à la politique. Elle n’a pas le droit de vote aux États-Unis et ne participe même pas à nos associations politiques guinéennes.»
Alors que le monde entier s’interroge sur la possible corruption de cette jeune femme à des fins hautement politiques, il paraît quelque peu ironique que ce soit une femme de chambre guinéenne qui puisse être à l’origine d’un scandale mettant en cause le patron du Fonds monétaire international (FMI). Une institution avec laquelle son pays, dirigé depuis décembre par un nouveau président, Alpha Condé, cherche à renouer pour sortir de l’ornière.
Le pays qui a dit «non» à De Gaulle
La Guinée, située au sud du Sénégal et de la Guinée-Bissau, fut la seule colonie française à dire «non» à De Gaulle en 1958, accédant avant toutes les autres à une indépendance cher payée. La France est en effet partie en claquant la porte, avec équipements et fonctionnaires.
Sous Sékou Touré, son premier Président et dictateur, la Guinée a longtemps vécu dans le giron du bloc soviétique, se faisant notamment livrer de très inutiles chasse-neige, dans les années 1960, au titre de la coopération entre pays frères.
Le pays est sorti du bloc de l’Est avant la fin de la Guerre froide, à la faveur de l’accession du général Lansana Conté à la présidence, par voie de putsch, en 1984, après la mort de Sékou Touré.
Cette nation a traversé une profonde crise politique après la mort de Lansana Conté, fin 2008. Livré à une jeune junte d’officiers menée par le capitaine Moussa Dadis Camara, les militaires ont été contraints de passer la main et d’organiser des élections après le massacre de 156 manifestants et le viol d’une centaine de femmes par des militaires, le 28 septembre 2009 à Conakry.
Souvent décrit comme un scandale géologique, en raison de son potentiel hydraulique et minéral, la Guinée souffre d’un énorme retard dans son développement, à l’échelle de la sous-région. A Conakry, la capitale, les habitants n’ont toujours pas l’eau courante ni l’électricité. Les jeunes, eux, manquent cruellement de perspectives. Du coup, l’émigration vers le Sénégal, la Côte d’Ivoire, mais aussi la France, l’Allemagne et les États-Unis représente la seule planche de salut, depuis plusieurs décennies.
Sabine Cessou

Actualisation le 17/05 pour préciser que l’avocat n’a pas été commis d’office.
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Pourquoi avons-nous décidé de publier le nom de l’accusatrice de Dominique Strauss-Kahn?
Certains lecteurs nous ont posé la question, au nom de la protection de la victime.
En racontant son histoire grâce aux récits de sa famille, ce qui est le but de l’article (et non pas de dévoiler son nom qui était déjà cité dans plusieurs sites d’informations en français, bien avant que nous décidions de sa publication), nous avons estimé que cela servait à protéger sa personne des rumeurs, des accusations portées contre elle et autres théories du complot qui se multipliaient à son sujet. Selon sa famille, elle n’est pas l’instrument machiavélique d’un sombre complot.
Par ailleurs, si ce nom semble, à beaucoup de nos lecteurs, rare, ce n’est pas le cas parmi les habitants de Guinée. Le patronyme de cette jeune femme y est aussi commun, comme dans certaines parties d’Afrique de l’Ouest, que Françoise Martin en France ou Jane Smith aux Etats-Unis. Un petit tour sur Facebook est assez explicite. Nous n’aurions probablement pas fait la même chose si son nom avait été moins commun.
JH
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Source: http://www.slate.fr/
DSK: grandeur et décadence…
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Pas mal, cette réflexion de Me Gilbert Collard… Jetez un coup d’oeil aux commentaires dans la source, en bas de page.
FDF
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DSK : Desir Suicidaire Kafkaïen
Libres propos de Gilbert Collard
Quel traumatisme que la grandeur et la décadence d’un puissant de ce monde ! Voyeurisme et écœurement : on a assisté en direct à la chute d’un homme du haut de l’édifice qu’il avait patiemment construit, depuis des années d’ambition pour accéder au pouvoir. Il est tombé à nos pieds, de plus haut que de l’Empire state building, dans une flaque de honte. On a été médusé d’apprendre, au petit matin des croissants chauds et du journal froid, que le directeur du fond monétaire international, futur candidat à la présidence de la République, instrumentiste, comme d’autres, dans l’orphéon de la bien-pensance socialiste, était prisonnier de la réalité d’une série américaine pour avoir commis une tentative de viol franchement dégueulasse, si elle était avérée.
Tout de suite, les amis de son bord ont brandi le bouclier de la présomption d’innocence ! On ne peut que s’en féliciter, tant il est vrai que le coupable d’aujourd’hui peut être l’innocent de demain. À regarder de près les déclarations des uns et des autres, on est consterné par leur hypocrisie idéologique, qui a indigné la presse internationale. Aucun, jusqu’à mardi, n’a eu un mot, une pensée, une aumône de compassion pour l’éventuelle victime qui avait droit, elle aussi, au bénéfice d’une présomption de sincérité. Entre les deux, on n’avait pas le droit de choisir. On a tout entendu. Un téléspectateur, ignorant l’information de base, aurait pu croire au décès de DSK. Les pensées de Martine Aubry, de Hollande, de Ségolène Royal, et de tous les autres faux culs, allaient à la famille, aux proches, dans la douleur ! À droite, c’était le silence prudent des lâches, qui craignaient la visibilité du bénéfice politique.
Tapie, attablé, pour combler de son rot le vide médiatique qui par horreur du vide recherche le vide, à même éructé qu’il n’imaginait pas DSK faire « cette connerie », « pour une femme de ménage ! » Quand un journaliste lui a dit : « Marine Le Pen a déclaré que c’est une honte pour la France », il a répondu, « la honte pour la France ce sont les 20 % de Français qui la soutiennent » ! Cette phrase a été enlevée par la suite… 20 % de Français peuvent donc s’honorer, au moins, de n’avoir point la reconnaissance morale de Bernard Tapie, ce qui devrait, de fait, les rendre plus fréquentables, et leur éviter les ennuis judiciaires de Christiane Lagarde… Pas un mot pour la victime. Et les avocats, du susdit DSK, sans allusion sémantique à l’infraction, n’ont pas hésité à juger qu’elle « était moche » ! Il fallait un grand moment de nombril dans cette défense du pénis pardonné. Bernard Henri Lévy fut, sur France Inter, à la hauteur de son ego te absolvo…Interrogé sur l’hypothèse d’un doute à propos de l’innocence de DSK, il le prit très mal, et s’emporta avec sa voix de vieux théâtreux indigné systématique du système, pour vociférer : « Est-ce que je doute de quoi, vous vous foutez de ma gueule ? Vous pensez une seconde que nous serions amis si je pensais que DSK était un violeur compulsif, un homme de Neandertal ? Tout çà est absolument grotesque ! » Quand on a la chance d’entrer dans le cercle des amis du philosophe qui ne philosophe plus, on est, de fait, forcément irréprochable… C’est la preuve morale par le moi, une sorte de décontamination par fréquentation avec l’usine d’étuvage universelle que représente à lui tout seul notre col blanc qui lave plus blanc. J’imagine la défense de DSK présentant cette preuve ontologique, l’amitié d’un irréprochable référent. Il y en a eu d’autres, d’habitude prompt à donner la fessée morale, Jean François Khan, voit dans l’accusation : « un troussage domestique », « une imprudence » ; à lui tout seul il rétablit le droit de cuissage ancillaire; pour Jack Lang, « il n’y a pas mort d’homme », sauf qu’il s’agirait ici de la mort d’une vie de femme… pour Chevènement, qui confond Rikers Island avec l’île du Diable, on devrait se rappeler l’affaire Dreyfus… L’affaire Dreyfus ? Il est malade !
Que pèse une pauvre femme de chambre, immigrée, noire, devant la carrière brisée du directeur du fond monétaire, candidat à la présidence de la République, et socialiste, donc du bon côté des mots ?
Devant ce dégobillage de misogynie, Gisèle Halimi est enfin sortie de son silence, pour crier sa colère contre ces socialistes qui n’en sont pas et pour rappeler l’horreur du viol. D’un coup, on s’est fendu dans tous les discours d’un petit mot réchauffé pour l’éventuelle victime. Un rattrapage médiatique tardif et tellement conventionnel. Ce qui a fait écrire à un journaliste étranger dans le courrier international du 19 au 25 mai : « Manier la double morale en toute impunité est la dernière conquête dialectique de la gauche » . Au-delà des faits, qu’ils soient avérés ou pas, cette analyse de classe restera. Dès les premiers instants, un choix a été fait. Entre le fort et le faible, la caste politique a choisi le fort au mépris de la présomption d’innocence de la victime, présomption tout aussi respectable que celle de l’inculpé, allant jusqu’à croire à un improbable complot.
Pourquoi ? D’abord, parce qu’un homme de gauche est forcément féministe, anti raciste, ami des pauvres, du cœur, comme Tartuffe était l’ami de la religion. Les autres, des salauds, y compris la femme de ménage ! Ensuite, parce qu’on n’arrive pas à comprendre le passage à l’acte, même préparé par tout ce qu’on apprend et qui était connu de tous, surtout d’un ancien ministre de l’intérieur, monsieur Nicolas Sarkozy. Comment peut-on risquer de tout perdre ? C’est précisément la question du passage à l’acte ! C’est un fracas qui emporte les digues morales dans un sentiment d’impunité. Au demeurant, tout est possible, même l’innocence de DSK, mais alors pourquoi ne raconte-t-il pas tout de suite sa version des faits, dont, s’il est innocent il peut être sûr ? Il avait le droit de garder le silence et son mutisme n’est pas incriminant, mais quel meilleur moyen de se défendre quand on est victime d’un complot, qu’en le dénonçant tout de suite ?
On aura des réponses à toutes ces interrogations.
Il y a une question, quelle que soit la vérité judiciaire, à laquelle on n’aura pas de réponse et qui ne concerne pas l’accusé : pourquoi la France qui parle, qui écrit, qui moralise, qui stigmatise, qui ostracise, qui pense bien, a-t-elle fait de cette jeune femme noire, immigrée, pauvre, une orpheline de notre considération officielle ?
On a pleuré sur les photos dégradantes du prisonnier. Je suis d’accord. Mais on n’a rien dit quand Paris Match a exhibé la photo dépoitraillée, échevelée, effarée de madame Gbagbo. Là, c’était bien, on était dans notre bon droit moral d’exhiber l’Africaine déchue, qui a aussi des enfants ! Quant à la présumée victime de DSK, on n’aura aucune photo de son visage en larmes. Elle est, elle aussi, prisonnière de cette histoire, obligée de vivre cachée.
Cette triste affaire aura au moins eu le mérite de montrer l’autre versant des mots, le versant vulvaire, hypocrite, le déchirement dont on crève entre ‘le faire et le dire’, dont Montaigne disait que « c’est une bien belle chose quand ils vont ensemble ».
Source: http://www.nationspresse.info/?p=133647#more-133647