Il est certain que si ils avaient eu affaire aux Russes:

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ils ne seraient pas passé devant un tribunal… Oui mais, ils ont été jugés en France, terre de clémence… Même les victimes ont été……………… « compréhensives ».
FDF
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Verdict « indulgent » pour cinq pirates somaliens du Carré d’As IV…
Condamnés à des peines légères, les pirates du Carré d’as ont bénéficié de la clémence du jury, et de celle de leurs victimes.
Après l’Espagne, les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne, la France est le cinquième pays européen à avoir fait comparaître devant la justice des pirates somaliens arrêtés par ses forces armées. L’un des accusés a été acquitté mercredi soir, les cinq autres condamnés à des peines de quatre à huit ans de prison, très inférieures à celles qu’avait réclamées le ministère public. Le jury populaire composant la cour d’assises des mineurs de Paris a donc choisi de tenir le plus grand compte des arguments avancés en faveur des pirates par une défense particulièrement pugnace.
L’avocate générale, Anne Obez-Vosgien, n’a pas contesté, au fond, la réalité de la situation somalienne chaotique, qui pousse les jeunes hommes dans les bras des commanditaires des attaques contre les navires circulant dans le golfe d’Aden et l’océan Indien. Mais elle a estimé, dans son réquisitoire prononcé le 28 novembre, que la misère ne saurait « justifier le crime » et que la France « ne peut pas transiger sur le sort et la liberté de nos concitoyens ». Elle avait requis contre les accusés des peines de 6 à 16 ans de réclusion criminelle.
Compréhension indulgente
Pour autant, les deux victimes de l’arraisonnement du voilier Carré d’as IV le 2 septembre 2008, retenues durant deux semaines en otages, ont fait preuve d’une attitude particulièrement compréhensive à l’égard des pirates. Sans les soutenir, Jean-Yves et Bernadette Delanne ont constamment montré à l’égard de leurs ex-geôliers une forme de compréhension indulgente, et présenté leurs témoignages sans être défendus par un avocat. Cette indulgence aura certainement pesé lourd à l’heure du verdict.
Arrêtés dans la nuit du 15 au 16 septembre 2008, par des commandos de la marine française, les pirates – dont un avait été tué au cours de l’opération – sont aujourd’hui âgés de 21 à 36 ans. Trois pirates, Ahmed Ahmoud Mahmoud, Abdirahman Farah Awil et Cheik Nour Jama Mohamoud, avaient directement abordé le voilier les armes à la main. Le quatrième homme, Mohamed Hassan Yacoub, le plus instruit de tous, parlait anglais. Le plus jeune, Youssouf, mineur au moment des faits, était le cuisinier et l’un des gardiens des otages, tandis que le sixième homme, Guelleh Abdulahi Ahmed, était un pêcheur chargé d’approvisionner les ravisseurs et leurs victimes. Il est le seul à avoir été acquitté.
Commanditaires non poursuivis
Il a été libéré de prison mercredi soir, avant d’être confié aux bons soins de l’interprète Yusuf Khawaje. Il ne dispose pas des moyens nécessaires pour retourner en Somalie et s’est trouvé, comme tous ses coaccusés, complètement abandonné par le commanditaire de l’opération Carré d’as IV. Ce dernier est parfaitement identifié et localisé par les autorités françaises, qui n’ont pas engagé la moindre procédure contre lui.
Les accusés, qui ont été assistés durant les débats par un interprète, se sont souvent expliqués avec précision sur leurs actions, tout en donnant généralement l’impression de ne pas bien comprendre ce qui se passait, ni dans quel étrange univers ils étaient arrivés. Détail symptomatique : au cours de l’une des audiences, la présidente demande à l’interprète de poser à un accusé une question sur les commanditaires et sur les « banquiers » qui avaient financé l’opération. Remarque de l’interprète : « Madame, banquier, je ne peux pas traduire ce mot. Ils ne savent pas ce qu’est un banquier. »
Compétence universelle
Après le prononcé du verdict, Jean-Yves Delanne a considéré que « la justice a été rendue honorablement », non sans ajouter : « J’espère que la piraterie va s’estomper (…). Ce n’est pas nous qui allons changer l’ordre des choses, il faut que les pays occidentaux viennent en aide » à la Somalie.
Certes. Mais à ce jour, la réponse principale des États consiste à envoyer des navires armés dans la zone touchée par la piraterie et à engager des poursuites judiciaires contre les pirates arrêtés. Tous les États du monde disposent d’un droit exceptionnel à juger tous les pirates interceptés en haute mer, quelle que soit leur nationalité. Cela s’appelle la « compétence universelle ». Mais Paris, comme la plupart des pays européens (à l’exception notable des Pays-Bas), ne poursuit que ceux des pirates qui s’en sont pris aux intérêts de ses ressortissants. C’est à ce titre que le prochain procès sera celui des pirates du Ponant, qui doit se tenir en mai 2012 devant la cour d’assises de Paris.
Source: http://www.lepoint.fr/