Francaisdefrance's Blog

12/03/2012

Afghanistan. Un GI « pète les plombs »: 16 morts chez les civils !

A force de voir ses potes se faire massacrer… (C’est arrivé au Viet-Nam, aussi).

Les Talibans appellent à la vengeance? Ils « ont de l’avance », il me semble…

Une guerre n’est jamais propre.

FDF

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Le coup de folie d’un GI en Afghanistan

Un soldat américain quitte sa base dans la province de Kandahar et tue plus de quinze civils afghans dans leurs maisons. Les talibans jurent de venger le massacre.

Un carnage. Perpétré, sans doute, sur un coup de folie… Dimanche, à 3 heures du matin, un soldat américain a quitté sa base située dans le district de Panjwayi, dans la province de Kandahar dans le sud de l’Afghanistan, et a tiré sans discrimination, tuant entre quinze et dix-huit personnes. Des villageois, assassinés pour la plupart dans leur sommeil. Au moins neuf autres ont été blessés. Sur place, un journaliste de l’AFP confirme: «Je suis entré dans trois maisons et j’ai compté seize morts, dont des enfants, des femmes et des hommes âgés (…) Ils ont été tués et brûlés. J’ai vu au moins deux enfants, âgés de 2 ou 3 ans.»

Les villageois de Belandi, où s’est déroulé l’incident, sont encore sous le choc. Tous racontent comment un soldat a attaqué en pleine nuit trois maisons du petit hameau. «J’ai perdu quatre membres de ma famille», se lamente Haji Sayed Jan, tandis que l’un de ses voisins déplore onze morts. «Ils sont tous morts», répète-t-il impuissant. Après son invraisemblable expédition, le militaire «est rentré dans son bureau et a été placé en détention», a indiqué un responsable occidental. D’autres sources affirment que l’homme -sans doute un sergent- aurait montré des signes de dépression avant sa sanglante randonnée.

Appels à la vengeance

Alarmée par ce nouvel incident, peu de temps après l’incinération de plusieurs Corans sur la base militaire de Bagram, au nord de Kaboul, l’ambassade des États-Unis a aussitôt lancé un appel au calme. «Il s’agit d’un incident extrêmement regrettable et toutes nos pensées vont aux familles concernées», affirme un communiqué. Les Américains y présentent «toutes leurs condoléances» à ces mêmes familles, se disant «profondément attristés par cet acte de violence contre nos amis afghans».

Les forces américaines ont promis de mener une enquête rapide en coopération avec les autorités afghanes. Pour l’heure, l’ambassade des États-Unis a enjoint expressément à ses ressortissants d’éviter la région. Bastion des talibans, Kandahar est déjà l’une des zones les plus dangereuses pour les forces de l’Otan. Ces excuses ont bien peu de chance d’apaiser la colère de la population afghane.

Les talibans ont pour leur part juré lundi de «venger chacun des martyrs tués sauvagement par les envahisseurs» et de redoubler leurs attaques contre les «sauvages américains malades mentaux». Le Parlement afghan a de son côté demandé lundi que les coupables soient jugés lors d’un procès public en Afghanistan. Dénonçant un massacre «brutal et inhumain», elle ajoute que «la population perd patience devant l’ignorance des forces étrangères».

Ce nouvel épisode sanglant est un revers de taille pour les Américains qui ont déjà une image désastreuse auprès des Afghans après dix ans de guerre. Les victimes civiles sont depuis longtemps une pomme de discorde entre le président afghan, Hamid Karzaï, et les forces de l’Otan en Afghanistan. Vendredi, les autorités de Kaboul ont signé avec Washington un accord sur le transfert aux Afghans du contrôle de la prison de Parwan, sur la base américaine de Bagram. Un premier pas vers un partenariat stratégique entre les États-Unis et l’Afghanistan. Mais Karzaï a toujours prévenu qu’il n’irait pas plus loin tant que les raids nocturnes menés sous la houlette des forces américaines ne seraient pas supprimés. Le carnage de dimanche ne peut qu’envenimer les choses.

Source: http://www.lefigaro.fr/