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• Une aide d’urgence à débloquer sur les avoirs gelés de la Libye
De hauts responsables du Groupe du contact sur la Libye (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne et Turquie) se sont réunis mercredi soir à Doha, à la demande du CNT, l’organe politique de la rébellion libyenne. A l’issue de cette réunion, les rebelles ont réclamé une aide d’urgence de 5 milliards de dollars. Le CNT avait initialement estimé ses besoins à 2,5 milliards de dollars. L’organe exécutif de la rébellion libyenne a demandé que cette somme soit débloquée sur les avoirs libyens gelés, comme le proposaient les Etats-Unis.
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est aussi réuni mercredi soir pour examiner la demande libyenne. Cette proposition a pour l’instant essuyé le refus de l’Afrique du Sud, qui souhaite que le Conseil de sécurité attende de savoir si l’Union africaine (UA) reconnaît ou non le CNT lors d’une réunion jeudi.
Ces avoirs ont été gelés le 26 février dernier par une résolution de l’ONU qui imposait des sanctions sévères à Mouammar Kadhafi et son entourage.
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• Sarkozy reçoit le numéro 2 de la rébellion
Une conférence des «amis de la Libye» se tiendra le 1er septembre à Paris, a annoncé mercredi Nicolas Sarkozy. Le chef de l’État s’exprimait lors d’une conférence de presse suivant une rencontre avec Mahmoud Jibril, premier ministre du CNT.
«Nous avons décidé en plein accord avec David Cameron (premier ministre britannique, ndlr) de convoquer une grande conférence internationale pour aider la Libye libre de demain, pour bien montrer que nous passons à l’avenir», a déclaré Nicolas Sarkozy. Au-delà du seul groupe de contact, la réunion inclura la Chine, la Russie et l’Inde.
• Pas de forces spéciales françaises au sol
Nicolas Sarkozy a profité de la conférence de presse pour catégoriquement démentir les rumeurs faisant état d’un déploiement de militaires des forces spéciales françaises en Libye. «Nous avons des observateurs (…) mais il n’y a pas de forces spéciales», a insisté le chef de l’État sans donner plus de détails sur le statut de ces «observateurs». «Dans le cadre du mandat des Nations unies, nous ne déploierons pas de troupes au sol», a-t-il conclu. Des conseillers militaires français, dont le nombre a été évalué mercredi par l’état-major des armées à «quelques dizaines», se trouvent en revanche en Libye.
La France, a assuré Nicolas Sarkozy, est prête à poursuivre ses opérations militaires contre les forces militaires de Mouammar Kadhafi aussi longtemps que le CNT le jugera nécessaire. «À la minute où nos amis du CNT nous disent (…) ‘il n’y a plus de menace du camp Kafhafi contre le peuple libyen’, à cette minute-là, les opérations militaires de la coalition s’arrêtent», a-t-il déclaré.
• Journalistes : 2 Français blessés, 4 Italiens enlevés
À Tripoli, deux journalistes français ont été blessés par balles en marge des combats qui font rage depuis mardi autour du QG de Mouammar Kadhafi. Les deux reporters, désormais hors de danger, ont été soignés dans la capitale libyenne et devraient être rapatriés.
En outre, quatre journalistes italiens ont été enlevés mercredi matin près de Zawiyah, dans l’ouest du pays. Les reporters voyageaient en voiture vers Tripoli quand un groupe de combattants loyaux à Mouammar Kadhafi a arrêté leur véhicule et a tué leur chauffeur. Les quatre Italiens auraient alors été transférés dans une maison où l’un d’entre eux a été autorisé à appeler sa rédaction pour dire qu’ils se portaient bien.
Quant à la trentaine de journalistes étrangers qui étaient retenus depuis dimanche (voir les photos) à l’hôtel Rixos au centre de Tripoli, ils ont été relâchés mercredi après-midi. Empêchés de sortir depuis dimanche par les forces loyales à Mouammar Kadhafi, ils ont finalement pu se rendre à l’hôtel Corinthia, un autre établissement de la capitale libyenne.
• Combats nourris dans le quartier du QG de Kadhafi
Malgré la chute du QG de Kadhafi mardi, les combats se sont poursuivis mercredi à Tripoli. A midi, des affrontements nourris ont repris dans le quartier de Bab al-Aziziya. Une épaisse fumée s’élevait du secteur du complexe, où des tirs d’armes légères, de mitrailleuse lourde, de lance-roquettes et de mortiers ont été observés. Les violences se sont étendues au quartier voisin d’Abou Slim, l‘un des derniers fidèles au colonel, d’où les rebelles reculaient.
Des check-points ont été mis en place dans la capitale par la rébellion, qui a deux priorités : la prise d’Abou Slim et la sécurisation de la route d’accès à l’aéroport. L’aéroport de Tripoli a été, selon une journaliste de CNN, la cible de tirs abondants. Le commandant des rebelles en charge de ce secteur se demande si le colonel kadhafi est proche ou tenterait de fuir la capitale par cette route.
• Une récompense pour Kadhafi mort ou vif
Le mystère reste entier quant à la localisation du dirigeant libyen, dont les rebelles n’ont trouvé aucune trace dans son complexe de de Bab al-Aziziya. Les rebelles ont annoncé mercredi une récompense financière de 1,7 million de dollars (2 millions de dinars libyens) pour la tête du colonel, mort ou vif. Cette somme est proposée par des hommes d’affaires libyens et le Conseil national de transition (CNT) a indiqué soutenir cette initiative.
Le «Guide» a diffusé dans la nuit de mardi à mercredi deux messages audio. Le numéro deux du Conseil national de transition libyen, Mahmoud Jibril, a indiqué mercredi à Paris que la rébellion n’avait aucune «information confirmée» sur la localisation du colonel. «Ce serait une chose exemplaire que l’on puisse l’arrêter et le juger de façon équitable», a-t-il estimé. Quant à son éventuel jugement devant un tribunal libyen ou devant la justice internationale, c’est «une question que les juristes libyens vont devoir examiner et ils devront donner leur avis au CNT de façon à respecter les intérêts nationaux libyens», a-t-il poursuivi.
» La justice attend Kadhafi et sa famille
Des partisans des rebelles manifestent leur joie à Tripoli sur la place verte, rebaptisée place des martyrs.
• Des élections dans huit mois
Des élections législatives et présidentielle seront organisées en Libye dans huit mois, promet le CNT dans une interview au quotidien italien La Repubblica. «Nous voulons un gouvernement démocratique et une Constitution juste. Nous ne voulons plus être isolés du monde comme nous l’avons été jusqu’à maintenant».
• Un lourd bilan humain
La bataille de Tripoli a coûté cher en vies humaines : selon le CNT les combats ont fait au moins 400 morts et 2000 blessés dans la capitale libyenne. Près de 600 soldats pro-Kadhafi ont été capturés.
Source: http://www.lefigaro.fr/