Francaisdefrance's Blog

03/03/2012

Le président de la Banque Centrale européenne annonce la fin du modèle social européen!

Ce ne sont pas de très bonnes nouvelles… Mais les faits sont là…

FDF

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En clair : on va en chier! » (voir article joint – Source « sortirdeleuro2012 ».
 
Au moins celui là il est franc!…
 
C’est curieux, mais je crois me souvenir que les clowns qui nous ont vendu l’euro en 1992 (alors l’ecu), nous rebattaient les oreilles en nous disant que cette monnaie unique allait nous apporter le plein emploi, un fort développement industriel, la stabilité économique, une Europe forte face à ces grands rivaux internationaux (souvenez vous des affiches!).
 
C’est bizarre! Aurais-je rèvé? N’aurais-je pas tout compris? Nous aurait-on baratiné?
 
Merci de me donner votre avis et de me rassurer  car les hommes politiques ne mentent jamais! Mais non! Mais non! C’est d’ailleurs pour ça que nous leur donnons nos suffrages…
 
B C.
Le patron de la Banque centrale européenne annonce la mort du modèle social européen

19/02/2012

Petits éclaircissements, pas forcément agréables, sur le MES…

En gros, pour résumer, c’est l’effacement de la souveraineté du peuple. C’est un peu ce qui se passe au Maghreb. Et l’on voit ce que ça donne. Les peuples de l’Europe vont probablement emboîter le pas. La Grèce, d’ailleurs, a déjà commencé… Ca sent le brûlé, en Europe. Mais nos dirigeants ont des problèmes olfactifs…

FDF

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Qu’est-ce que le MES, que les députés sont invités à voter le 21 février ?

Nicolas SARKOZY  vient de redécouvrir le référendum dans ses dernières déclarations démagogiques, comme à son habitude,  pour lancer sa campagne électorale pour l’élection présidentielle des 22 avril et 6 mai prochain.

Nous devons rappeler que lors du référendum de 2005 pour la ratification du traité de constitution européenne, les Français avaient massivement voté contre.

En 2007, ce président soit- disant démocrate, à peine élu, avait fait ratifier en 2008 par la voie parlementaire le traité simplifié de Lisbonne avec la complicité des élus socialistes des deux chambres (Assemblée Nationale et Sénat) sans que le peuple ne soit consulté.

Nous voyons avec quel mépris les élus de la Nation considèrent le peuple Français, alors que tous les faits nous prouvent aujourd’hui que la création de la monnaie unique européenne ( EURO) est à l’origine de tous nos maux actuels lesquels se sont aggravés avec la crise des subprimes ayant pris naissance aux  États-Unis en 2007  et qui a contaminé tout le système financier international,  obligeant  ces mêmes États à le renflouer, pour éviter que celui-ci  ne se termine par une faillite généralisée entrainant tous les États dans un chaos systémique, aux conséquences incalculables.

Après avoir renfloué les banques et les institutions financières internationales, les États se sont retrouvés avec des dettes souveraines abyssales et se sont exposés à la spéculation orchestrée par des fonds de pension, des hedges fund et  autres intervenants  financiers qui les ont fragilisés, les conduisant à prendre des mesures drastiques destinées à réduire l’endettement respectif de leurs dettes publiques et à appauvrir leurs peuples.

Au lieu de réduire leurs dettes publiques 25 sur 27 des États de l’Union européenne  pour sauver la zone euro d’un éclatement qui ne peut être qu’inéluctable,  ont  adopté le 30 janvier 2012 à Bruxelles  un nouveau traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’union économique et monétaire (TSCG), le traité Merkel Sarkozy  encore appelé pacte budgétaire.

Ce nouveau traité doit être signé le 1er ou 2 mars avant ratification par les États signataires.

Le mardi 21 février, à la demande du gouvernement, l’Assemblée nationale examinera en procédure d’urgence deux projets de loi :

a)    le projet de loi ratifiant la décision du Conseil européen de modifier l’article 136 du TFUE

b)   le projet de loi ratifiant le traité instituant le Mécanisme européen de stabilité (MES)

Ce qui se prépare dans un silence scandaleux alors que ces projets devraient être au cœur des débats dans toute la presse, va au-delà de tout ce qu’on a connu jusqu’ici, au niveau européen, en matière d’abandon de souveraineté, de recul démocratique et d’opacité.

Pour s’en rendre compte, il faut savoir ce qu’est le MES et de quelle procédure on use pour le faire adopter.

Le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) : un FMI européen

Le texte définitif du traité instituant le MES a été adopté par les représentants des États membres de la zone euro le 2 février 2012.

Ce MES est destiné à prendre, à partir de juin 2013, la suite des instruments créés en 2010 pour faire face à la crise de la dette. Ce MES et le Pacte budgétaire (TSCG) sont complémentaires : à partir du 1er mars 2013, pour avoir accès aux aides du MES un État devra avoir accepté toutes les dispositions sur l’austérité budgétaire contenues dans le TSCG.

Le MES, dont le siège est fixé à Luxembourg, est doté du statut d’une institution financière internationale bénéficiant des immunités dont jouissent les institutions internationales. Il n’a donc aucun compte à rendre ni au Parlement européen, ni aux parlements nationaux, ni aux citoyens des États membres et ne peut en aucun cas faire l’objet de poursuites. Par contre, doté de la personnalité juridique, le MES pourra ester en justice. Locaux et archives du MES sont inviolables. Il est exempté de toute obligation imposée par la législation d’un État Membre.  Le MES, ses biens, fonds et avoirs jouissent de l’immunité de toute forme de procédure judiciaire.

En cas de litige entre le MES et un État Membre, c’est la Cour de Justice de l’UE qui est compétente.

Les membres du MES sont les États de la zone euro. L’institution est dirigée par un collège composé des ministres des finances des États membres appelés pour la circonstance « gouverneurs ».  Ces gouverneurs désignent un conseil d’administration. Un Directeur général est nommé. Le Conseil des gouverneurs est compétent pour toutes les décisions relatives à l’intervention du MES. Le Conseil d’administration est compétent pour la gestion de l’institution. Le secret professionnel est imposé à toute personne travaillant ou ayant travaillé pour le MES. Toutes les personnes exerçant une activité au sein du MES bénéficient de l’inviolabilité de leurs papiers et documents officiels et ne peuvent faire l’objet de poursuites en raison des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions.

Le but du MES est de « mobiliser des ressources financières et de fournir, sous une stricte conditionnalité, » un soutien à la stabilité d’un de ses États membres qui connaît des graves difficultés financières susceptibles de menacer la stabilité financière de la zone euro. A cette fin, il est autorisé à lever des fonds. Son capital est fixé à 700 Milliards d’euros. La contribution de chaque État a été déterminée de la manière suivante :

 

Membres du MES Capital souscrit (EUR)
Allemagne 190 024 800 000
France 142 701 300 000
Italie 125 395 900 000
Espagne 83 325 900 000
Pays-Bas 40 019 000 000
Belgique 24.339.700.000
Grèce 19 716 900 000
Autriche 19 483 800 000
Portugal 17 564 400 000
Finlande 12 581 800 000
Irlande 11 145 400 000
République Slovaque 5 768 000 000
Slovénie 2 993 200 000
Luxembourg 1 752 800 000
Chypre 1 373 400 000
Estonie 1 302  000 000
Malte 511 700 000
Total 700 000 000 000

Le plus grave dans ce nouveau  montage financier que nos élites viennent de créer au sein de l’Union européenne, c’est que par ce traité les États s’engagent de manière irrévocable et inconditionnelle à verser quoiqu’il puisse leur en coûter leur contribution au capital du MES.

Il faut savoir que les États de l’Union européenne déjà très endettés devront une nouvelle fois emprunter sur les marchés financiers pour alimenter ce fonds, sans que nous sachions de quelle façon, ces mêmes États pourront un jour rembourser ces crédits, qui viendront se rajouter aux fonds que nous levons chaque année pour tout juste payer les intérêts des dettes souveraines, dont le montant global ne cesse de croître.

Le MES aura tout pouvoir  de décider de revoir la contribution de chaque État  membre, laquelle décision sera imposée de façon automatique.

Lorsqu’un État sollicitera une demande de soutien de stabilité, celle-ci sera  conditionnée à l’accord de  la Commission Européenne, en liaison avec la Banque Centrale Européenne et du FMI.

Cette négociation devra s’inscrire dans le respect du Pacte budgétaire (TSCG)

Le traité entrera en vigueur deux mois après le dépôt des instruments de ratification par les États signataires dont la souscription représente 90% du total.

Les gouvernements signataires viennent de créer un monstre institutionnel contre lequel les États eux-mêmes et les peuples.

Nous assistons, sans que les médias et les politiques ne voient pas grand-chose à redire, à une pression inadmissible du monde de la finance et des affaires, au démembrement  du siège de la souveraineté populaire, l’État, au profit d’institutions échappant à tout contrôle démocratique.

Une procédure illégale

La création du MES exige une modification de l’article 136 du TFUE. Cette modification, qui est possible si on recourt à la procédure simplifiée pour modifier un traité européen, a été proposée par la Commission européenne et adoptée par le Conseil européen le 25 mars 2011. Elle est formulée comme suit :

« A l’article 136, paragraphe 1, du TFUE, le point suivant est ajouté :

Les États membres dont la monnaie est l’euro peuvent établir un mécanisme de stabilité pouvant, si nécessaire, être activé dans le but de préserver la stabilité de la zone euro dans son ensemble. L’octroi de toute aide financière en vertu du mécanisme sera soumis à de strictes conditionnalités. »

Il est précisé que la base légale de cette modification de l’article 136 du TFUE, via la procédure simplifiée, est fournie par l’article 48, paragraphe 6, du TUE.

Or, cet article stipule, en son §6, alinéa 3, qu’une décision prise sous le régime de la procédure simplifiée « ne peut pas accroître les compétences attribuées à l’Union dans les traités. »

La création du MES pose en réalité des problèmes de compétence entre le MES et les institutions de l’Union.

Les partisans du MES tentent de nous expliquer de façon spécieuse que comme le MES ne serait pas une institution de l’Union il n’aurait pas d’accroissement de ses compétences.

En réalité, cette interprétation ne peut être jugée recevable puisque le traité créant le MES indique sans ambigüité que le MES implique directement la participation de la Commission européenne, en cas  de litige, celle de la Cour de Justice de l’EU, deux institutions de l’Union.

De plus, au sein du MES, le Commissaire européen en charge des affaires économiques et monétaires  y aura un poste d’observateur. C’est la Commission européenne qui sera mandatée pour imposer à l’État concerné les conditions d’une intervention du MES.

Il n’est pas contestable que le MES diminue les pouvoirs des États membres et augmente les compétences attribuées à l’Union, en particulier les pouvoirs de la Commission européenne.

Le projet de loi soumis le 21 février à l’Assemblée nationale pour ratifier la modification à l’article 136 du TFUE vise donc à permettre une extension des compétences de l’Union européenne en toute illégalité.

Un coup d’État?

Qu’est-ce qu’un coup d’ État ? C’est le remplacement d’un pouvoir légitime, issu du peuple, par un pouvoir qui ne l’est pas.

Le transfert, en toute illégalité, à des autorités européennes et internationales qui ne sont soumises à aucun contrôle démocratique de pouvoirs qui relèvent pas nature de la souveraineté populaire s’apparente à un véritable coup d’État.

Les gouvernants qui sont à la manœuvre manifestent leur plus total mépris du respect des exigences démocratiques. Par des artifices de procédure, en interprétant abusivement des règles dont ils se moquent, ils se font les complices d’une entreprise de démantèlement de la démocratie et d’effacement d’un acquis fondamental dans l’histoire de l’humanité : la souveraineté du peuple.

Deux traités antidémocratiques

Les deux traités que sont le  MES et le Pacte budgétaire(TSCG) vont avoir pour conséquence de déposséder les peuples de tout pouvoir en matière budgétaire, comme ils ont été dépossédés de la manière dont l’Euro était géré par la Banque Centrale Européenne.

Rappelons que la démocratie est née progressivement du droit réclamé par les peuples de contrôler les dépenses des gouvernants. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, adoptée le 26 août 1789, en son article XIV, proclame que « Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs Représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. »

C’est ce droit fondamental qui leur est aujourd’hui enlevé.  En violation d’une disposition inscrite dans la Constitution de la République : « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946 (…). »

Ceux qui approuveront les deux projets de loi soumis le 21 février approuveront le TSCG puisqu’ils sont étroitement liés. Les promesses de renégociation de ce dernier perdent leur peu de crédibilité si leurs auteurs approuvent le MES.

Ces deux traités MES et TSCG confirment que la construction européenne s’est définitivement éloignée de l’idéal démocratique.

Ces deux traités sont, contrairement à ce qu’affirme Hollande, étroitement liés. Ils alimentent l’un et l’autre transfert de pouvoir et perte de souveraineté rendant possible une totale mise sous tutelle financière et budgétaire des États et des peuples.

La France est la première à engager la procédure de ratification du MES. Des mouvements d’opposition se lèvent dans plusieurs pays signataires qui interpellent les élus sur leur attitude future.

Si ces deux textes soumis le 21 février sont adoptés, il est indispensable que soit saisi le Conseil constitutionnel. Y a-t-il, dans le Parlement du pays qui a donné au monde les progrès de 1789, 60 députés et sénateurs pour soumettre au respect de la Constitution des traités qui la violent ?

Que vont faire les élus de l’Assemblée Nationale ? Vont-ils continuer à bafouer impunément le peuple Français ou auront-ils le courage de ne pas voter ces deux textes.

Il est à craindre que nos députés n’aient pas ce courage de redonner au peuple la parole alors que nous avons un président-candidat qui ose sans vergogne et avec cynisme nous dire que s’il était réélu, il n’hésiterait pas à consulter les Français par la voie référendaire.

Les peuples se retrouvent face à un pouvoir technocratique qui ne fera que renforcer leur méfiance envers les élites qui se sont éloignées de l’intérêt général au profit d’intérêts particuliers qui sont en train de confisquer à chaque peuple souverain le droit de choisir  leur destinée dans le concert des États-Nation.

Nous devons exiger que les États-Nation  recouvrent leur entière et pleine souveraineté si nous voulons éviter que l’appauvrissement des peuples ne s’accroissent et ne face basculer le monde dans l’abîme, comme est en train de le faire la Troïka ( La Commission européenne, la BCE et le FMI) avec la Grèce au nom d’un dogme et sous la pression des oligarchies financières.

Fabrice LETAILLEUR

http://lebloglaicdechamps.over-blog.com/

Source:  http://ripostelaique.com/

16/02/2012

On achève bien les Européens… Et les Français, d’abord…

Nous avons pu assister hier soir à une cynique prestation du président-candidat Sarkö Ier… Promesses entendues il y a cinq ans, et pire… 

Mis à par l’UMP, ses futurs adversaires l’ont laminé ensuite. Il est vrai qu’il fallait déjà oser raconter ce qu’il a dit. Bon; certains y croient encore… 

Mais quand il a prononcé son discours de candidature, le personnage savait très bien ce qu’il est relaté plus bas… Tirez en les conclusions que vous voudrez.

FDF

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Mécanisme Européen de Stabilité : Ratification accélérée en France !

Notre lecteur Marcel a réalisé une traduction française du document officiel M.E.S. Sa version, a priori la seule disponible dans la langue de Molière, est téléchargeable ICI. Merci à lui pour son impressionnant travail.

Par Rudo de Ruijter, Chercheur indépendant. Le 13 février 2012. L’auteur peut être contacté via courtfool@orange.nl

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Le 2 février 2012 la nouvelle version du Traité du Mécanisme Européen de Stabilité (MES) a été signé par les représentants légaux (Ambassadeurs de CoRePer) des 17 pays de la zone euro. [1]

 
Vers une gouvernance économique européenne renforcée

Déjà Alain Juppé a déposé une loi en procédure accélérée pour faire ratifier ce traité par l’Assemblée Nationale [2].

La séance de ratification est prévue le 21 février 2012

Fin du pouvoir suprême du parlement

Comme j’ai dénoncé dans mes articles sur le MES, ce traité met fin à la souveraineté nationale des pays membres et réduit de façon significative le pouvoir des parlements nationaux, en particulier leur pouvoir suprême, celui de décider du budget de leur pays. Le traité qui sera associé au MES réduira encore davantage les possibilités des gouvernements nationaux pour gérer leur pays et pour faire face aux problèmes.

S’engager financièrement sans connaître les conditions

Si les pays de la zone euro ratifient le traité du MES [3], ils s’engagent à contribuer financièrement. Cependant, ils ne pourront pas bénéficier des contreparties, car celles-ci seront conditionnées par un autre traité qui n’est pas encore définitif (et donc ni signé, ni ratifié.) Curieux? Oui. Cette contribution financière n’est pas qu’un petit montant. Avec les chiffres actuels il s’agirait, au démarrage, d’un montant assez comparable aux impôts sur les revenus annuels. Le montant est dû en cinq tranches annuelles. Mais il est déjà prévu, que seulement quelques jours après la ratification française, au mois de mars, les nécessités financières pour le MES seront réévaluées. Des montants plusieurs fois supérieurs ont déjà été annoncés.

Procédure accélérée, information incomplète

En raison de la procédure accélérée on a toutes les raisons de craindre que les députés n’aient pas assez de temps pour prendre connaissance de quelques informations essentielles, qu’on leur a cachées.

En particulier on peut craindre que la plupart des députés ignorent toujours,

1. que l’euro ne peut pas fonctionner dans une zone si hétérogène;

Voici la raison:

Rien n’empêche les consommateurs dans des pays à faible productivité de préférer des produits meilleurs et moins chers venant de pays à plus forte productivité. Cela entraîne un flux permanent d’euros des pays faibles vers les pays forts. Il en suit, que les pays faibles manquent en permanence d’euros et doivent emprunter toujours plus pour pouvoir disposer d’euros. (Avant l’euro, ces pays pouvaient dévaluer leur monnaie de façon à rendre les produits d’importation plus chers pour leurs habitants et rendre les produits d’exportation moins chers pour les acheteurs étrangers. Cela freinait les importations, augmentait les exportations et rétablissait la productivité du pays.)

Dans la zone euro les pays participants ont beaucoup trop de différences dans les conditions qui déterminent la productivité, comme par exemple le climat local, la situation géographique, la fertilité du sol, le volume d’eau douce disponible, la présence ou non de sources d’énergie, les distances à couvrir et les difficultés de transport. Ces conditions déterminent en grande mesure l’échec ou la réussite d’activités économiques. La Grèce, l’Italie, l’Espagne, le Portugal (pour n’en mentionner que quelques uns) ne ressembleront jamais à l’Allemagne.

En outre, la Banque Centrale Européenne ne dispose que d’un seul taux d’intérêt pour 17 économies différentes. Un changement de ce taux, dont on a toujours dit qu’il est si important pour guider l’économie, ne peut que profiter à certains pays, tandis que les autres devront en subir les conséquences. Monétairement cette zone n’est pas gérable.

2. que la méthode des « fonds de secours », qui consiste à charger plus de dettes sur des pays qui en ont déjà trop, ne rime à rien;

Les projets que les prêteurs financent ne profitent pas à la population dans les « pays bénéficiaires ». Ces projets sont généralement exécutés par des entreprises étrangères, qui viennent le plus souvent avec leur propre personnel. L’argent n’entre même pas dans ces pays, mais va à ces entreprises étrangères. Et comme l’argent n’est pas dépensé dans ces pays, ces pays ne disposent pas de cet argent et donc ne pourront pas le rembourser. En fait, les pays « bénéficiaires » ne se noient que davantage dans les dettes.

3. que le MES, en tant que traité international, a priorité sur la législation nationale, ce qui veut dire, en particulier, que le parlement ne dispose pas d’un droit de véto lors des rehaussements de capital du MES;

Il convient de lire très soigneusement l’article10, qui est rédigé de telle façon qu’un ignorant peut croire que les « procédures nationales applicables » signifient un droit de véto. Cependant, même si cela était le cas, ne pas accepter les hausses du capital du MES signifierait sortir du MES, et par définition sortir de l’euro, et par définition sortir de l’Union Européenne. (Bruxelles, dans son insolence, a ficelé tous les traités ensemble pour vous faire peur de dire non. Le Général De Gaulle n’est plus là, alors qui ose?

4. que les coupes budgétaires détruisent inutilement l’économie et les acquis sociaux;

La discipline budgétaire n’a rien à voir avec une quelconque nécessité pour chaque pays pris individuellement. Aucun des pays membres de la zone euro n’avait des problèmes insurmontables au moment de son adoption de l’euro, malgré ses dépassements budgétaires et malgré ses dettes.

Dans tous les états membres le gouvernement est à la base de beaucoup d’activité économique. Les coupes budgétaires réduisent cette activité et mettent les gens au chômage. Apparemment, ces têtes du Troïka pensent que miraculeusement ces chômeurs trouveront un emploi plus productif. Au contraire, le plus prévisible sera, qu’on devra soutenir des millions de gens en détresse avec une population active de plus en plus réduite. Viendront s’y rajouter tous les expatriés des autres pays en difficulté, qui espèrent trouver un emploi – même mal payé – dans les pays réputés plus riches.

5. qu’il existe une solution saine qui rapporte gros…

Vous connaissez l’alternative, qui consiste à retourner au franc d’antan. C’est une possibilité. Comme la création de francs ne coûte quasiment rien et qu’on les échange contre tous les euros en circulation dans le pays, cela fait une jolie cagnotte d’euros. L’histoire qui dit que quitter l’euro coûte cher est archi-fausse. Il en va de même pour les histoires effrayantes que la coopération européenne s’arrêterait, si l’on quitte l’euro.

Réintroduire le franc c’est un bon pas. Mais si l’on veut éviter que les crises financières continuent à ravager notre société, il faudra aller un pas plus loin. La cause profonde de ces dérapages du monde financier, c’est la croissance démesurée et exponentielle de la masse d’argent. Elle est causée par la multiplication de l’argent par les banques privées. Les banques privées créent de l’argent sous forme d’avoirs chaque fois qu’elles émettent des prêts. Et plus elles émettent des prêts, plus elles gagnent des intérêts.

La solution est donc de créer une Banque Centrale de l’État (il ne faudra pas l’appeler BCE, mais Banque de l’État Français), qui sera seule habilitée de créer de l’argent. (C’est d’ailleurs la façon dont la majorité des gens pensent que cela fonctionne, ce qui hélas! n’est pas le cas actuellement.) Dans ce nouveau système, les banques privées actuelles n’auront plus le droit de créer de l’argent du néant et elles pourraient – si elles veulent – devenir des guichets de la Banque d’État. Elles ne recevraient plus d’intérêts, mais, à la place, un dédommagement pour leurs services. Si elles acceptent, les usagers pourraient même garder leurs comptes actuels.

Pour une explication facile, lisez l’article Des dettes d’État au franc d’État.

Parlementaires sous pression

Normalement les représentants du peuple doivent pouvoir voter librement et sans être mis sous pression. Si l’on juge les informations très subjectives et alarmistes qui leurs sont données et le peu de temps qui leur est laissé pour s’informer plus correctement, il y a un risque évident que le vote du 21 février 2012 ne respecte ni l’éthique, ni les règles démocratiques. Il en va de même pour l’absence de référendum pour connaître l’opinion du peuple sur le transfert de souveraineté vers le MES.

Et si l’on refuse le MES?

Si nos représentants refusent le MES, nous devons quitter l’euro. Va-t-on perdre des marchés? Non, au contraire, on devient plus compétitif sans les coûts démesurés de l’euro. Est-ce que cela met fin à la coopération européenne? Bien sûr que non, l’Europe ne peut pas se passer d’une forme de coopération et cela continuera, quel que soit la monnaie de ces membres.

Vive l’Europe

Si l’Europe veut être une communauté de gens qui travaillent ensemble en respectant les différences de chacun, elle ne devra plus laisser le monde financier détourner ses aspirations. Nous n’accepterons pas une dictature Bruxelloise, ni sous prétexte qu’il faut sauver l’euro, ni sous prétexte qu’il faut sauver les banques, ni sous quelque prétexte que ce soit.

Références:

[1] Texte du nouveau Traité du MES (du 2 février 2012)
http://www.european-council.europa.eu/media/582863/06-tesm2.fr12.pdf  (si pas disponible, copie ici)
video de 3’51 »: http://www.youtube.com/watch?v=rFTbIGahzhU

[2]. Projet de loi d’Alain Juppé en procédure accélérée pour la ratification française du traité.
http://www.assemblee-nationale.fr/13/projets/pl4336.asp

[3] Selon l’article 48 du traité il n’y a pas besoin que tous les pays membres ratifient le traité. Il suffit que ceux qui détiennent ensemble 90% des souscriptions du capital se déclarent d’accord. Le nombre de souscriptions par pays est dans le tableau II sous le texte du traité. (Ils ont donc déjà tenu compte de l’éventualité que la Grèce et/ou un autre petit pays quitteraient l’euro ou refuserait de se rendre.)

Reproduction:

Cet article peut être publié librement dans des journaux, magazines ou sites web.

Blog Économique et Social

Source:  http://fortune.fdesouche.com/

Merci à DG…

04/02/2012

Aide à la Grèce: acharnement thérapeutique ?

Dessin pillé chez Fred

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On se demande, en fait, qui va pouvoir sauver la France. Car ne rêvons pas: nous allons subir le même sort économique… Sortez vos chéquiers, déjà, pour sauver la Grèce.

FDF

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La zone euro pourrait devoir apporter 145 milliards à la Grèce

Ces fonds viendraient en complément à l’effort que s’apprêtent à consentir les créanciers privés d’Athènes. Pour le Premier ministre grec Lucas Papademos, ces accords sont imminents.

Les gouvernements de la zone euro pourraient devoir apporter jusqu’à 145 milliards d’euros de financements publics à la Grèce dans le cadre du second plan d’aide au pays actuellement à l’étude, ont indiqué vendredi 3 février plusieurs sources européennes.

Ces fonds viendraient en complément à l’effort que s’apprêtent à consentir les créanciers privés d’Athènes en acceptant une décote de 50% au moins sur leurs obligations grecques et permettraient au pays de ramener sa dette à environ 120% de son produit intérieur brut d’ici 2020.
« C’est principalement à cause du besoin de recapitalisation des banques grecques après la participation du secteur privé (à la restructuration de la dette) », a dit l’une des sources.
En octobre dernier, les membres de la zone euro s’étaient engagés à contribuer à hauteur de 130 milliards d’euros à ce nouveau plan d’aide, destiné à prendre le relais d’un premier programme de prêts bilatéraux de 110 milliards d’euros décidé en mai 2010.
« La phase finale »
De son côté, le Premier ministre grec Lucas Papademos s’est montré confiant sur la perspective d’un accord dans les jours à venir. « Nous sommes dans la phase finale d’une procédure très cruciale du nouveau programme économique de la Grèce et de la finalisation de l’accord qui va alléger la dette publique et assurera le financement du pays pour les prochaines années », a t-il indiqué dans un communiqué vendredi.
Le Premier ministre grec parie sur un accord simultané, avec d’un côté les créanciers publics (UE, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international), et de l’autre les investisseurs privés

Source: http://www.challenges.fr

30/12/2011

Les « Bonne Année » arrivent…

Le premier que j’ai trouvé émane de Polémia. Excellent.

FDF

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Rien que des bons voeux…

Bonne Année à Goldman Sachs qui a gentiment fourni des dirigeants à la Grèce, à l’Italie, à l’Espagne et à la Banque centrale européenne, pour nous aider à mieux prendre en considération les intérêts des banques et des marchés.

Bonne Année à M. Trichet, aux directoires de la Banque centrale européenne et des banques centrales de la zone euro, qui ont bien mérité du Deutsche Mark.

Bonne Année à l’euro surévalué « qui nous rend plus forts », mais que les gouvernements européens nous disent qu’il faut maintenant secourir d’urgence.

Bonne Année à N. Sarkozy et A. Merkel qui décident de nouveaux traités limitant encore plus la souveraineté budgétaire des citoyens européens, mais sans les soumettre à référendum.

Bonne Année à tous les gouvernants européens qui veulent nous protéger des démons du protectionnisme : les travailleurs chinois et indiens les remercient chaleureusement.

Bonne Année à Liliane Bettencourt, à Maurice Lévy, à Louis Schweitzer, à Jean-Cyril Spinetta, à Frank Riboud et à tous les dirigeants qui ont souhaité au mois d’août dernier « l’instauration d’une contribution exceptionnelle qui toucherait les contribuables français les plus favorisés ». Leurs vœux seront exaucés au-delà de leurs espoirs puisqu’en 2012 nous paierons tous plus d’impôts, plus de taxes, ainsi que des tarifs et des péages plus élevés.

Bonne Année à tous les chômeurs, en particulier les jeunes : l’embellie est en vue car N. Sarkozy a convoqué un sommet sur l’emploi dans trois semaines.

Bonne Année aux inégalités sociales : elles vont continuer de prospérer avec la récession que nos gouvernants font tout pour écarter en réduisant les dépenses publiques et en augmentant les impôts et les taxes.

Bonne Année aux syndicats de cheminots, de la RATP, des contrôleurs aériens, des pilotes de ligne, des postiers, des gaziers et d’EDF et d’une façon générale à tous les « partenaires sociaux » : vous aurez certainement l’occasion en 2012 de « lutter » pour vos revendications catégorielles en prenant en otages comme d’habitude les salariés, les usagers et les banlieusards impuissants.

Bonne Année aux fabricants de caméras de vidéosurveillance, de radars et d’alcootests : le gouvernement a décidé d’en implanter de nouveaux et de rendre obligatoires ces derniers pour « améliorer notre sécurité », bien entendu.

Bonne Année à tous les délinquants et criminels récidivistes : les 5 millions de victimes annuelles de crimes et délits recensées en France par l’Observatoire de la délinquance et de la réponse pénale leur assureront une activité soutenue en 2012.

Bonne Année à ceux dont on ne parle jamais dans les médias : ceux qui profanent les églises, les tombes chrétiennes ou les cimetières militaires.

Bonne Année aux forces de police et de gendarmerie qui continuent d’arrêter – en évitant les « bavures » – ceux que les juges libèrent peu de temps après.

Bonne Année à tous ceux qui veulent venir en France nous faire profiter de leur extraordinaire savoir-faire ou nous enrichir de leurs magnifiques différences culturelles ou religieuses. Ils nous rejoindront bientôt puisque les syndicats, le patronat et les présidents d’université le réclament de concert aux pouvoirs publics, pour notre bien. Et bonne année à tous les « sans-papiers » : ils seront régularisés par circulaires une fois de plus, n’en doutons pas, en 2012.

Bonne Année à tous les Mohammed car ce serait le prénom le plus fréquemment inscrit à l’état civil à Oslo, à Bruxelles ou à Marseille.

Bonne Année à toutes les associations communautaires et « antiracistes » qui sont financées par le contribuable pour aider les étrangers qui contournent les lois de la République, pour promouvoir la discrimination à l’encontre des Français de souche ou pour réduire toujours plus notre liberté d’expression.

Bonne Année au Parlement qui vote toujours plus de lois mémorielles qui confient aux juges le pouvoir de dire ce qui doit être « historiquement correct » pour nous.

Bonne Année au Conseil constitutionnel et à la Cour européenne des droits de l’homme, qui mettent en tutelle le pouvoir législatif, c’est-à-dire notre souveraineté.

Bonne Année aux médias et aux agences de publicité : ils continueront en 2012 de nous fournir régulièrement en bobards et ils veilleront à ce que nos informations et nos pensées restent bien « politiquement correctes ».

Bonne Année aux Egyptiens, aux Tunisiens, aux Libyens, aux Afghans, aux Irakiens, aux Syriens, aux coptes et aux chrétiens du Nigéria : vous aurez bientôt le choix entre le chaos, la valise ou l’islamisme, mais avec les compliments des « libérateurs » occidentaux. Car, dieu merci, vous n’êtes pas protectionnistes !

Bonne Année à nos militaires morts aux ordres de l’OTAN et à leurs familles : vous serez honorés le 11 novembre à la place de vos grands-parents qui sont morts pour la France.

Bonne Année à Laurence Parisot qui nous souhaite une France métissée et qui se dévoue pour nous éviter de tomber dans un « piège bleu Marine ».

Mais surtout bonne année à tous les Français qui finiront par ouvrir les yeux et qui en tireront enfin les conséquences politiques en 2012 !

Michel Geoffroy

Source: http://www.polemia.com/

Et merci à DG pour le tuyau…

20/10/2011

La boucle sans fin… 2000 milliards à trouver pour sauver la zone euro !

Il faut sauver le soldat Euro !

La France continue à s’endetter pour sauver la zone euro si chère à Sarkö Ier et trop chère pour nous… Mais la France (et les Français), ce n’est déjà plus son problème…


Au secours !!! Personne ne répond…

FDF

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Le plan concocté par Paris et Berlin pour permettre aux spéculateurs en tous genres et à la Banque Centrale Européenne de continuer à sucer le sang des peuples d’Europe est affolant.

 

2000 milliards d’euros à trouver ( où ça ? mais en les empruntant bien sûr !) pour augmenter le fonds de secours qui permettra… la recapitalisation des banques !

C’est la fuite en avant. Nous allons droit dans le mur mais, en plus, nos enfants et petits-enfants se retrouvent condamnés à bosser pour des prunes jusqu’à 75 ans !

Le moyen de faire autrement ? Nous sommes endettés comme pas possible et nous nous endettons encore plus, pour des sommes inimaginables, pour assurer non pas la sécurité des Français mais celle du système financier international.

Mais pas de souci en France selon François Baroin, ces cochons de Français pourront payer, puisque,  à la différence des Américains, les Français ont beaucoup d’épargne… On sent que ça les gêne, notre épargne. Trop riches donc pas assez malléables ? Cela ne les empêchera pas de nous imposer les plans drastiques de rigueur que les élites, de gauche comme de droite, s’entendent à nous annoncer : réduction des dépenses, suppression des niches fiscales (entendez les avantages en impôts pour les classes moyennes qui font garder leurs enfants par exemple), prolongation de l’activité professionnelle jusqu’à 67 ans (décote oblige, si on ne veut pas avoir des retraites de misère), baisse des services publics, baisse des prestations sociales, augmentation de la TVA, de l’essenceTout cela vise le Français moyen qui se serre la ceinture pour remplir son livret A.

Les plus pauvres seront peut-être moins touchés, entre les aides pour payer eau, gaz, électricité, C.M.U, l’aide juridictionnelle gratuite, bourses, allocation logement…  Les plus riches non plus, pour qui mille euros de plus ou de moins ne changent rien qui ont depuis longtemps fait ce qu’il fallait pour se mettre à l’abri. 

Et ils ont le front de nous dire qu’il faut sauver la zone euro, alors que c’est pour la sauver que l’on est en train de piller la Grèce et les autres pays, comme la France, qui paye, pour la Grèce/la zone euro, sans avoir aucune chance d’être remboursé !  

Christine Tasin

Résistance républicaine

23/05/2011

Et l’inévitable arriva… L’euro et la politique impulsée par l’Eurogroupe sont en danger de mort..

Allemagne: l’Euro à terre.

Eurogroupe

Il y a encore quelques semaines toute personne qui osait remettre en cause l’euro passait pour un cassandre. Aujourd’hui au sein du sérail de la bienpensance, l’hypothèse de voir l’euro s’effondrer est de moins en moins tabou.
Ce week-end, dans l’émission « les clés de l’éco » (1) sur Itélé, l’économiste libéral Marc de Scitivaux a enfoncé le clou  » ceux qui avaient prévu lors de l’instauration de l’euro que celui-ci ne serait pas viable, comme Milton Friedman, avaient raison… et leurs analyses étaient absolument impeccables. »

Dans la classe politique française on ne peut compter que sur Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen pour apporter des réponses concrètes à une éventuelle disparition de la monnaie unique européenne.

( voir vidéo de l’émission « les clés de l’éco  » du 22 ami 2011: http://www.itele.fr/emissions/magazine/les-cles-de-leco)

Aujourd’hui c’est dans les pages du journal Le monde que l’on peut lire une tribune d’Elisabeth Humbert-Dorfmüller, consultante, spécialiste de l’Allemagne, et membre du PS et du SPD. Elle nous explique comment l’euro est sérieusement remis en cause Outre-Rhin:

Allemagne: l’Euro à terre.

Le débat existe depuis longtemps, mais il a commencé à prendre de l’acuité à l’occasion d’un succès en librairie d’un ancien patron de l’industrie [Hans-Olaf Henkel], fin 2010. Le livre s’appelle Sauvez notre monnaie ! (Rettet unser Geld !), et il préconise la partition de la monnaie européenne en euro du Nord (Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Luxembourg, Finlande essentiellement) et euro du Sud (France, Italie, Espagne, Portugal, Grèce essentiellement).

Retraçant l’histoire de la monnaie commune, l’auteur souligne que l’euro est le fruit d’un deal franco-allemand qu’on peut réduire à l’équation : réunification allemande (revendication allemande) contre monnaie européenne (revendication française). L’euro est donc né parce que la France craignait une superpuissance allemande et pensait pouvoir la briser en l’impliquant dans une solidarité monétaire. Si Helmut Kohl voulait sa réunification, il n’avait pas le choix.

Tous les Allemands ne partagent pas cette analyse, mais voilà la force des best-sellers : un thème dont tout le monde parle, dans les médias ou dans le café du commerce, parvient à s’insinuer dans l’esprit de tous.

Dans les mois précédents, plusieurs tabous de la politique économique allemande avaient déjà été brisés : il y a d’abord eu dès 2009 les plans de relance imposés par les autres pays européens, France et Grande-Bretagne avant tout, qui allaient frontalement à l’encontre de la religion que la chancelière souhaitait imposer à tous, y compris ses partenaires de coalition sociaux-démocrates : une réduction constante des dépenses de l’Etat et la baisse des prélèvements obligatoires.  Merkel fît mauvaise mine et accepta à la fin de coopérer pour éviter que la machine économique européenne sombre.

Puis, tout au long de l’année 2010, la Banque centrale européenne (BCE) a racheté des obligations de l’Etat grec pour que leur prix ne s’effondre pas. Cette décision a été prise exceptionnellement sans consensus au sein du Conseil des gouverneurs, et notamment avec le désaccord du président de la Bundesbank Axel Weber qui craignait que le bilan de la BCE, pilier de l’orthodoxie monétaire, se remplisse d’actifs de valeur douteuse. Weber a, quelques mois plus tard, démissionné de son poste et d’une possible succession à Jean-Claude Trichet. Le futur banquier central européen sera, avec très probablement l’Italien Mario Draghi, un représentant de l’Europe du Sud.

Ensuite, l’influence de l’Eurogroupe que certains n’hésitent pas à appeler un gouvernement économique, s’accrut. Si les Allemands pensaient encore éviter une coopération renforcée car ils ne veulent surtout pas d’un transfert décisionnel notamment dans les domaines budgétaire, fiscal et social vers une structure multilatérale, 2010 a été l’année de toutes les concessions pour eux.

Aujourd’hui, il n’y a guère que les directions des partis politiques établis (les chrétiens-démocrates, les sociaux-démocrates, les libéraux et les Verts) qui argumentent en faveur du maintien de la zone euro dans sa configuration actuelle. La base a commencé à se mobiliser contre ce dogme officiel, et un nombre croissant de députés se singularisent en réclamant la fin des opérations de sauvetage monétaire. De toute façon, partout ailleurs, le démontage est en cours : des économistes influents, des grands journaux nationaux (Bild bien sûr et son tirage de 3 millions d’exemplaires, mais aussi les très sérieux FAZ et Die Welt) et, surtout, les innombrables talk-shows télévisés dont les Allemands sont tellement friands : tous considèrent déjà cette aventure monétaire comme un échec, et, en tout état de cause, comme préjudiciable aux équilibres économiques de l’Allemagne. Ainsi, les finances publiques seront à nouveau sur une mauvaise pente en cas de sauvetage de pays du Sud, alors même que l’Allemagne s’est dotée d’une obligation constitutionnelle de ne quasiment plus s’endetter à partir de 2016. Mais il y a aussi le spectre de l’inflation qui guette la zone euro en raison d’une politique de taux trop laxiste durant les trois dernières années.

Sur le plan plus émotionnel, la messe est également dite : pour une raison un peu mystérieuse, et en tout cas pas très compréhensible historiquement, les Allemands considèrent qu’ils sont les vaches à lait de tout le monde. Est-ce le traumatisme du Traité de Versailles de 1919 qui imposa des réparations impossibles à honorer à l’Allemagne ? Ou n’a-t-on pas besoin de chercher une référence historique, et est-ce tout simplement la cure économique des dix dernières années qui a donné la rage à ceux qui se sont serré la ceinture, sur le ton de « si j’ai souffert, d’autres le devront également ».

Le grand philosophe Jürgen Habermas constate en tout cas que cette nouvelle mentalité allemande s’est installée au moment de la réunification et s’est renforcée depuis l’élection d’Angela Merkel en 2005. Il parle d’un recul de la « culture de la réserve » au profit d’une « conscience auto-centrée », aussi dans le domaine de la politique européenne qui vise désormais à installer « une Allemagne européenne dans une Europe germanisée ».

L’opinion publique allemande semble imposer sa volonté d’agir en faveur de l’intérêt allemand avant tout, et la zone euro et sa gouvernance actuelle sont perçus comme contraires à cet intérêt. Tant que les dirigeants politiques ne s’émanciperont pas de cette pression, l’euro et la politique impulsée par l’Eurogroupe sont en danger de mort.

Elisabeth Humbert-Dorfmüller, consultante, spécialiste de l’Allemagne, et membre du PS et du SPD

Source: http://www.prechi-precha.fr/

11/05/2011

Zone euro: « informer les marchés financiers et leur mentir quand cela devient important »…

Grave de chez grave… Imaginez à notre niveau de simple citoyen. Quoi que, ça commence à se savoir…

FDF

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Juncker : « Vous devez mentir quand cela devient important »


Der Spiegel a annoncé vendredi 6 mai 2011 que, selon des sources gouvernementales allemandes, la Grèce avait menacé de quitter la zone euro peu avant la tenue d’une réunion secrète des ministres des Finances de la zone euro le jour même dans la ville de Luxembourg.

Contrepoints.org a été le premier site d’information généraliste en langue française à relayer cette information.

La réunion fantôme

Cette nouvelle a provoqué une forte baisse du cours de l’euro et les responsables de l’UE, ainsi que les gouvernements grec et allemand, n’ont pas tardé à démentir le contenu de l’article.

Aussitôt, de nombreux journalistes ont contacté Guy Schuller, porte-parole du Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, l’homme qui est aussi à la tête du Conseil des ministres des Finances de la zone euro.

Par oral et par écrit, M. Schuller a affirmé à plusieurs reprises qu’aucune réunion de l’Eurogroupe n’avait lieu ce soir-là.

Nous savons maintenant qu’il y avait bien une réunion de l’Eurogroupe ce vendredi 6 mai à Luxembourg. Officiellement, bien sûr, la sortie de la Grèce de l’euro n’était pas à l’ordre du jour. M. Schuller a ultérieurement précisé qu’on lui avait demandé de mentir en niant l’existence de cette réunion afin de préserver le cours de l’euro à Wall Street.

Pourquoi mentir ?

Prié de dire si une telle désinformation délibérée saperait à l’avenir la confiance des marchés dans les déclarations de l’Eurogroupe, M. Schuller a répondu « pas du tout », en précisant que les marchés n’avaient déjà pratiquement aucune confiance dans les déclarations des responsables européens.

M. Schuller a même illustré ses propos en disant que lorsque M. Juncker, ou Jean-Claude Trichet de la Banque Centrale Européenne, ou le ministre français des Finances Christine Lagarde disent quelque chose aux marchés, « personne ne semble le croire ».

Informer les marchés et leur mentir quand cela devient important

Jean-Claude Juncker a été président de l’Eurogroupe depuis 2005.  La responsabilité principale de cette fonction est d’informer les marchés de la santé financière et économique de la zone euro.

Cela n’étonnera pas les lecteurs réguliers de Contrepoints mais M. Juncker a l’habitude de mentir dans le cadre de ses fonctions. Il est cependant plus rare qu’un politique exprime clairement son soutien pour la pratique du mensonge.

C’est ce que fait M. Juncker dans cette vidéo, filmée lors d’une conférence tenue au mois d’avril 2011, où il déclare que « lorsque cela devient important, vous devez mentir ».

vu sur http://www.contrepoints.org/2011/05/10/24542-juncker-vous-devez-mentir-quand-cela-devient-important