Ce livre est sorti chez Fayard il y a deux mois (fin sept. 2015) dans une relative indifférence.
Manifestement le public français a estimé que le problème des kamikazes musulmans se dispersant en petits bouts façon puzzle aux quatre coins de Paris (pour reprendre la folklorique formule de Raoul dans « Les tontons flingueurs ») ne se poserait jamais en France.
Sauf que, comme s’y attendaient tous les lecteurs de Français de France, le problème s’est posé, et avec une nouveauté : on a eu droit à une femme kamizaze, ce qui n’a pas été le cas lors des attentats étudiés dans cet ouvrage, New York (2001), Madrid (2004) et Londres (2005).
Que faire des corps des djihadistes ?
http://www.fayard.fr/que-faire-des-corps-des-djihadistes-9782213631035
Parution : 23/09/2015
336 pages
Format : 153 x 235 mm
Prix public TTC: 23.00 €
Présentation :
Que faire des restes de corps des auteurs des attentats suicides de New York (2001), de Madrid (2004) et de Londres (2005) ? Cet ouvrage analyse la réponse apportée à cette question par les États-Unis, l’Espagne et la Grande-Bretagne à partir des rapports officiels qui retracent les trajectoires de ces djihadistes entre 2001 et 2005 en Occident, mais aussi d’entretiens menés dans chacun des pays avec des autorités publiques, des acteurs locaux, des représentants des communautés locales dans le pays d’immigration et dans le pays d’origine. Pour ces États, l’enterrement des bombes humaines explosées sur leur territoire n’est pas un enjeu : ni juridique, ni politique, ni diplomatique. Leur réaction vis-à-vis de ces corps a une portée symbolique et morale. Elle renvoie à la légitimité de l’ennemi et à la reconnaissance de sa cause comme de sa mort.
L’enterrement de ces jeunes qui, animés par une narration identitaire sur leur appartenance à l’Oumma – une nation globale sans frontières –, rejettent tout attachement à une terre, pose la question du territoire comme appartenance. Les trois cas étudiés ici renvoient en fait à la notion de guerre non territoriale, avec le corps comme arme échappant au contrôle de l’État et rendant la justice inapplicable.