
Accusée d’avoir tué son mari, violent, alors qu’elle criait son innocence, elle aura été amenée deux fois à la potence. Il y a un mois de cela, son beau-père lui avait donné un sursis de trente jours pour prouver son innocence. Pas convaincu, il a ramené sa bru à la corde qui allait la pendre.
La mère de Farzaneh a eu beau implorer le pardon, pleurer, s’humilier, l’homme était décidé à se venger. A l’aube du 4 mars, sa mère qui se tenait derrière les hauts murs de la prison a hurlé pour que sa fille l’entende et sache qu’elle l’accompagnait dans ses derniers instants. Mais un silence de plomb régnait dans la prison. Quand l’aube s’est levée, rouge de colère devant l’injustice, et que les premiers rayons ont frappé la porte de fer de la prison, elle s’est ouverte pour laisser s’échapper la nouvelle de la mise à mort de son enfant. Le beau-père a déclaré à la presse qu’il était « content de son exécution. Devant la potence elle a pleuré et supplié, mais il n’y avait personne pour entendre ses cris. »
Farzaneh laisse derrière elle une petite fille, désormais orpheline, qu’elle avait demandée à voir une dernière fois, requête qui lui a été refusée.
Sous la présidence dite modérée de Rohani, plus d’une trentaine de femmes ont déjà été exécutées. Les femmes font peur à ce régime parce qu’elles sont le moteur des révoltes, la force vive de la résistance. Sur les 120.000 prisonniers politiques exécutés par les mollahs depuis leur arrivée au pouvoir, 30.000 au moins sont des femmes.
Les femmes iraniennes ont pris leur destin en main et dirigent la résistance tout en menant un fier combat pour l’égalité. Comme le dit la dirigeante de l’opposition iranienne Maryam Radjavi, ce qui renversera ce fascisme religieux en Iran c’est la force des femmes.