
Communiqué des professeurs Bruno Lemaire et Jean-Richard Sulzer, conseillers économiques de Marine Le Pen
De nombreux commentateurs ont glosé sur le projet d’union bancaire, et sur ses conséquences financières, sur lesquelles nous reviendrons. Mais peu a été dit sur ce qui nous semble être son fondement principal, à savoir imposer envers et contre tout aux peuples et nations européennes un fédéralisme européen que ces mêmes peuples et nations rejetteraient en bloc s’ils étaient consultés à ce propos.
On ne peut certes pas reprocher un manque de cohérence aux promoteurs de ce projet, mais bien un manque total de transparence démocratique. De fait, ce projet s’inscrit dans le droit fil de la construction de l’euro : une perte de souveraineté monétaire et bancaire pour les parlements et les peuples nationaux, au bénéfice, si l’on peut dire, d’une superstructure fédérale et d’une bureaucratie européenne oublieuse du fait indiscutable que le « peuple européen » n’existe pas plus que le citoyen européen.
Réserve fédérale = fédéralisme
Et ce n’est pas la nomination d’une technicienne française à la tête de l’organe de supervision des banques qui change quoi que ce soit à cette donne : tout va être fait, une fois de plus, pour que les peuples constituant les diverses nations européennes n’aient pas leur mot à dire et soient entraînés dans cette fuite en avant. A partir du moment où l’on propose de constituer une réserve fédérale de financement des banques, le fédéralisme s’impose de lui-même, subrepticement mais sûrement. La nomination d’un ancien de Goldman Sachs à la tête de la BCE le laissait présager : mettre un banquier pour superviser les banques, c’est un peu comme lâcher un renard dans un poulailler.
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