MESSAGE CITOYEN
Message adressé aux français
Bonjour,
Je vous adresse une lettre ouverte que j’ai écrite au Procureur de la République de Créteil. Celle-ci dénonce les agissements du ministère de la Justice pour étouffer les malversations pratiquées au sein du ministère de la défense, plus exactement à la Direction Générale pour l’Armement (DGA).
Depuis l’affaire de la DCN de Toulon en 2001, où plusieurs hauts dirigeants de la DGA avaient été inculpés pour corruption organisée, la DGA a renforcé son dispositif visant à neutraliser toute personne témoin d’irrégularités sur des marchés publics et qui aurait cherché à les dénoncer.
J’ai été victime de ce mécanisme, comme beaucoup d’autres personnes visiblement. Celui-ci consiste à mener une action conjointe avec la hiérarchie, la gendarmerie de l’armement et la médecine du travail, dans le but de pousser la personne concernée à prendre un congé de longue maladie psychiatrique. Ainsi, celle-ci se retrouve entièrement isolée et ne peut plus témoigner.
Les moyens utilisés sont divers. En ce qui me concerne, j’ai été victime de harcèlement moral durant un an et je me suis retrouvé seul, exclu de mes collègues, tel un pestiféré. Ensuite, j’ai subi des dénonciations calomnieuses au pénal qui ont donné lieu à une perquisition abusive de mon domicile, à une mise en garde à vue musclée de 12h et à une expertise pénale psychiatrique truquée, car les données communiquées à l’expert par la gendarmerie de l’armement me montraient comme une personne violente et souffrant de troubles du comportement.
Par la suite la Direction des Ressources Humaines m’a fait le chantage suivant : si tu ne veux pas faire une demande de congé de longue maladie, alors on te licencie. Je n’ai pas cédé car la procédure disciplinaire engagée contre moi était illégale.
Pendant plusieurs mois, j’ai été surveillé dans ma vie privée par des gendarmes en civil très peu discrets. Et pour finir, j’ai retrouvé récemment devant la porte de mon domicile une prostituée qui visiblement avait pour mission de me séduire afin d’obtenir je ne sais quoi de moi.
Pour vous montrer un exemple d’action intentée contre moi par la médecine du travail et la gendarmerie de l’armement, vous trouverez ci-joint un certificat médical établi par un médecin militaire qui me déclare inapte au travail. Celui-ci reprend exclusivement les dires de la DGA et l’expertise pénale psychiatrique faussée mentionnée ci-dessus. Il n’est fait aucunement allusion à des symptômes qui auraient pu être constatés lors de l’expertise. De plus, le certificat a été rédigé quatre mois plus tard et peu de temps après ma rencontre avec une journaliste du Canard Enchaîné, ce qui est troublant. Il est à noter également que l’expertise pénale sur laquelle s’appuie l’expert est toujours couverte par le secret de l’instruction. Il est donc évident qu’il y a eu des fuites au niveau de la gendarmerie de l’armement.
J’ai déposé une plainte pour dénonciations calomnieuses et association de malfaiteurs contre toutes les personnes qui ont contribué à la procédure disciplinaire calomnieuse, une autre pour atteinte au secret de l’instruction contre le gendarme responsable et une troisième pour atteinte à la liberté individuelle contre trois policiers qui m’ont emmené de force à l’hôpital sans aucun motif légal.
Aujourd’hui, je constate que le procureur de la République tente de saboter le dossier en demandant une enquête préliminaire et en confiant celle-ci à un simple commissariat de police, alors que parmi les personnes mises en cause, figurent deux gendarmes et trois policiers du même commissariat. Cela démontre une volonté délibérée de la part du Procureur de la République d’orienter l’enquête pour qu’elle débouche sur un classement sans suite.
En France, lorsque des policiers ou des gendarmes sont mis en cause, il est du ressort, soit de la justice, soit de l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) d’enquêter. Mais, en aucun cas, un policier ne peut enquêter sur l’un de ses collègues.
La gendarmerie de l’armement compte 350 gendarmes et officiellement, sa principale mission est d’assurer la sécurité des sites de la DGA.
Or, la surveillance des locaux et des terrains est réalisée par une société extérieure qui effectue des rondes très régulièrement, s’occupe de la vidéosurveillance et surveille les entrées sorties des sites.
Sur les autres aspects de la sécurité, on peut se poser des questions. Par exemple, à 30 m à vol d’oiseau du site d’Arcueil, s’est installé, depuis plusieurs mois, un squat clandestin qui a une vue imprenable sur les fenêtres d’un bâtiment de la DGA. Les squatteurs sont d’origine étrangère. Selon moi, cette situation constitue une menace, surtout en cette période où le terrorisme fait l’actualité. Cependant, rien n’est fait pour renforcer la sécurité de la zone incriminée.
En décembre 2010 un point d’accès WIFI relié au réseau de la DGA aurait été retrouvé dans le bâtiment en face de ce squat. Cette information m’a été communiquée par l’officier de sécurité des systèmes d’information de la DGA. L’appareil était orienté de telle sorte qu’une personne se trouvant à l’intérieur du bâtiment squatté puisse s’y connecter et accéder ainsi à l’ensemble du réseau informatique de la DGA. Malgré cet événement important la gendarmerie de l’armement n’intervient pas et laisse faire.
J’ai, à plusieurs reprises, signalé des vulnérabilités importantes dans le système d’information de la DGA. Mais, à chaque fois, on m’a fait comprendre qu’il valait mieux que je m’occupe d’autre chose. Les vulnérabilités sont, quant à elles, pour la plupart restées. Ainsi, même là où le risque est important, les dirigeant de la DGA n’interviennent pas. Alors comment pourraient-ils ordonner à la gendarmerie de l’armement d’assurer correctement la sécurité de la DGA.
On peut s’interroger sur ce comportement qui pourrait sembler irresponsable. Mais, ne vaut-il pas mieux laisser la porte ouverte pour que d’autres puissent venir se servir que de se faire prendre à leur communiquer des informations ? D’autant plus qu’en informatique, une information volée ne disparaît pas. Certains industriels seraient, j’en suis certain, intéressés par les courriels échangés en interne sur les futurs appels d’offre. La facilité avec laquelle j’ai pu obtenir les messageries de mes supérieurs est troublante, d’autant plus que certains commerciaux se promènent seuls dans les bureaux et parfois à des tardivent
Autre exemple de manquement de la gendarmerie de l’armement à sa mission de sécurité : la rue qui longe la DGA à Arcueil est une route militaire où plusieurs agressions ont eu lieu. Il est peu prudent de s’y promener la nuit, surtout l’été, car une faune peu fréquentable y prend domicile. Mais là encore, les gendarmes ne bougent pas.
Les exemples ne manquent pas, et la plupart des gens qui connaissent bien la gendarmerie de l’armement s’accordent pour dire qu’elle ne fait pas son travail.
Celle-ci a donc visiblement une autre mission non avouée. Si nous considérons que cette dernière consiste à traquer les témoins bavards d’irrégularités sur les marchés publics passés par la DGA, alors nous constatons que l’effectif de la gendarmerie de l’armement n’est pas trop mal dimensionné. En effet, la DGA compte 12 000 personnes qui potentiellement peuvent un jour parler car presque la totalité du personnel travaille sur des marchés publics.
Combien de personnes ont-elles été victimes de ce système de lutte anti fuite compromettante ? Personnellement, j’en connais quatre, dont une qui n’a pas pu faire autrement que de partir en congé de longue maladie. Mais il est évident qu’il y en a beaucoup plus. Les compter est impossible car logiquement, la plupart, ne font plus partie des effectifs.
Les méthodes employées peuvent avoir des conséquences dramatiques sur la santé psychique de la personne et sur sa vie privée. Tous ceux qui m’ont raconté leur histoire en souffrent encore. Personnellement, cela a entraîné mon divorce à la demande mon épouse, qui ne pouvait plus supporter d’être surveillée et en situation d’insécurité permanante pour la famille. Pour les autres, on peut tout imaginer, y compris les scénarios les plus tragiques. En effet, les méthodes employées ont pour but de porter fortement atteinte à la dignité de l’individu pour qu’il craque.
Comment combattre ce processus ? Selon moi, la communication est une arme qui pourrait être efficace. La justice, quant à elle, doit être saisie uniquement sur des faits concrets et prouvés. En jouant sur ces deux tableaux, peut être qu’un jour une instruction sera lancée par un magistrat pour que la vérité éclate au delà de mon cas personnel.
Ainsi, n’hésitez pas à retransmettre le plus largement possible ce message. Il est important que tout le monde soit informé que la corruption est bien présente dans nos institutions, que ceux qui la protègent n’hésitent pas à briser des individus honnêtes et droits pour parvenir à leurs fins. Tout cela pour vraisemblablement alimenter les caisses du parti politique au pouvoir.
La presse se refuse à communiquer sur ce sujet, car il est trop compromettant pour nos dirigeants politiques. Par ailleurs, contrairement à toute attente, le fait de m’être adressé à elle m’a coûté une tentative de la DGA visant à me déclarer inapte au travail.
Cependant, ce que n’avaient pas prévu tous ces énarques et anciens élèves de l’école polytechnique, c’est qu’un jour, ils seraient confrontés sur un « dur à cuire » comme moi. Pourtant, statistiquement, cela était prévisible, mais leur fierté exacerbée les a vraisemblablement aveuglés.
Je vous remercie de l’attention que vous avez portée à ce message. Quitte à me répéter, je vous rappelle que plus il circulera, mieux cela sera.
Je ne manquerai pas de vous informer, par le même canal, des suites qui seront données au dossier pénal encours.
Cordialement
Jacques Girardot
Pièces jointes : lettre au procureur Certificat médical
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