Réponse à Laurence Parisot qui accuse Marine Le Pen de ne pas condamner son père
Laurence Parisot estime qu’il ne serait pas suffisant que Marine le Pen dise ne pas avoir la même vision de la deuxième guerre que son père, qu’il serait scandaleux qu’elle ne les ait pas condamnés. Grosso modo j’ai compris qu’elle insinue que les Pen seraient en somme des négationnistes.
Je tiens à dire à Laurence Parisot, que depuis quelques temps, à force de revenir en arrière sur les informations grâce à la facilité d’internet, à force de voir ce qu’a vraiment dit Le Pen, puis sa fille, j’ai compris qu’ils ne sont pas antisémites, pas négationnistes ( je le montre ci-dessous): voilà donc deux antisémites imaginaires de moins, et j’en suis heureuse, à sauter de joie après des années où j’avais cru le contraire sur la foi de grands médias, des bonnes nouvelles comme cela, on en voudrait tous les jours !
J’ai souvent ressenti les propos de Jean-Marie le Pen, tels qu’ils étaient rapportés par les grands médias, comme correspondant au titre du livre de Boris Vian : « J’irai cracher sur vos tombes ». Mais quand, internet venu, j’ai pu voir les vidéos des interviews dans lesquelles Jean-Marie Le pen s’exprimait, mon impression a été différente, car à chaque interview Jean-Marie affirmait condamner le génocide.
Maintenant, je vais répondre sur le fond à Laurence Parisot.
Littéralement elle parle de condamnation des propos de son père, mais on peut aussi penser qu’elle ou certains voudraient que Marine le Pen condamne son père.
J’ai donc deux réponses à faire à Laurence Parisot.
La première, c’est qu’une fille n’a pas à condamner son père. Marine le Pen a donné très clairement son point de vue sur le génocide, récemment dans une interview au « Point », auparavant déjà dans son autobiographie. Il me parait être de la plus grande mauvaise foi de prétendre qu’il y aurait la moindre ambiguïté dans ses propos sur ce sujet. Elle écrit : « lorsqu’on me traite de nazie, c’est pour moi l’incompréhension. Je ne me suis jamais sentie et ne me sentirai jamais de point commun avec une idéologie au nom de laquelle on a envoyé des femmes et des enfants à une mort certaine, pas plus que je ne m’en sens avec ceux qui la défendent. Je ne suis pas naïve. Je peux concevoir qu’on fasse des prisonniers de guerre : je peux concevoir qu’on prenne des hommes et les fasse travailler au bénéfice de la force dont ils sont les prisonniers. Ce sont les aléas de la guerre. Mais déporter des femmes, des vieillards et des gosses dans le but de les exterminer ne peut avoir aucun début de justification et démontre, sans discussion aucune, la barbarie absolue de ce système politique. C’est parce que ce totalitarisme nazi et les horreurs qui l’ont accompagné m’étaient insupportables que je suis devenue très jeune anticommuniste. ». Elle explique très bien le hiatus entre l’époque actuelle, où tout est basé sur l’émotion, et la vision de son père, qui tient compte d’éléments plus concrets : « le World Trade center a fait 2000 morts, le premier jour de la Bataille de la Somme a fait 60000 tués et blessés . Le dire, c’est relativiser. Sans minorer, sans nier. »
La deuxième, c’est que la question de la place des chambres à gaz dans le génocide et dans la guerre, ne peut pas être traitée en deux mots, que c’est même curieusement sacrilège d’être aussi cavalier avec une telle question.
J’ai déjà cité Simone Veil qui pose très bien un des nombreux aspects de cette question, à savoir que les chambres à gaz étaient un moyen technique, l’abominable étant la volonté de détruire tout un peuple, quel que soit le moyen technique, et nombreux furent utilisés : famine dans les ghettos, exécutions par balle, torture, épuisement par les travaux forcés .. et gaz. (http://ripostelaique.com/Quand-Simone-Veil-critiquait-la.html – http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/I05003752/simone-veil-a-propos-du-revisionnisme.fr.html ) : Simone Veil dit, sur la difficulté de connaitre le nombre de juifs assassinés, probablement encore sous-estimé et sur les chambres à gaz : « Alors c’est vrai que cinq millions, six millions … avec les archives russes qui viennent de sortir, qui montrent qu’il y a eu en fait des exactions en Russie que l’on sous-estimait, des villages entiers où les gens ont été passés comme cela la mitrailleuse, sans chambre à gaz. Même le débat sur les chambres à gaz est idiot : le fait qui est important c’est cette volonté, qu’ils ne sont pas arrivés à réaliser, parce que d’abord il y a des gens qui ont caché des juifs, et moi je voudrais rendre hommage à beaucoup de familles françaises qui l’ont fait et ont caché notamment beaucoup d’enfants. »
Voici la transcription de l’interview de Jean-Marie Le Pen où il parle de « détail », il dit explicitement que la mort de six millions de juifs n’est pas un détail, mais qu’il parle de détail à propos de la manière dont ils ont été tués :
http://www.dailymotion.com/video/xxiot_jean-marie-le-pen-point-de-detail-1_news
RTL
Transcription :
JM Lepen : « Je me pose un certain nombre de questions. Je ne dis pas que les chambres à gaz n’ont pas existé. Je n’ai pas pu moi-même en voir. Je n’ai pas étudié la question. Mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.
Journaliste : « Mais vous mettez en doute .. c’est un point de détail , six millions de morts ? »
JM Lepen : « Non mais pardon, six millions de morts, comment,
Journaliste : « Six millions de morts, juifs, pendant la seconde guerre, vous considérez que c’est un point de détail ? »
JM Lepen : « Non. La question qui a été posée c’est de savoir comment ces gens ont été tués ou non »
Journaliste : « Ce n’est pas un point de détail »
JM Lepen : « Si, c’est un point de détail, de la guerre, oui. Enfin écoutez, voulez-vous me dire que c’est une vérité révélée à laquelle tout le monde doit croire, que c’est une obligation morale ? Je dis qu’il y a des historiens qui débattent de ces questions. »
Entre la phrase de Simone Weil : « Même le débat sur les chambres à gaz est idiot : le fait qui est important c’est cette volonté .. » et celle de Jean-Marie Le Pen : « savoir comment ces gens ont été tués ou non » « c’’est un point de détail », il faut toute de une sacrée dose de mauvaise foi pour refuser de voir que le sens est le même, ils disent tous les deux que le mode d’exécution n’est pas ce qui importe essentiellement.
Jean-Marie le Pen a donné deux jours après une interview au Quotidien de Paris où il disait «
« Cette réponse était claire et, pour des gens de bonne foi, ne laissait planer aucun doute sur ce que je pense du martyre du peuple juif d’Europe par les nazis et sur la condamnation que je porte sur ce crime. Négligeant cela, mes ennemis, et avec quelle fureur, m’ont fait grief d’avoir dit que les chambres à gaz étaient « un détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale », feignant de croire que ce mot était employé dans une acception péjorative. (…).. J’ai perdu mon père « mort pour la France » pendant la guerre, je sais donc le prix du sang et des larmes, je compatis à la douleur de tous ceux qui ont vu disparaître des êtres chers dans la tourmente.Je voudrais dire aux juifs français, mes compatriotes qu’on a tenté d’effrayer par cette campagne mensongère, que je ne les confonds pas avec ceux qui prétendent parler en leur nom. La France a le même amour pour tous ses fils, quelles que soient leur race ou leur religion. »
Il me parait que faire semblant de confondre cette question de la place des chambres à gaz avec du négationnisme c’est-à-dire avec la remise en cause de leur existence et de leur utilisation, est d’une singulière mauvaise foi, à moins que cette confusion soit due à la négligence, parce qu’au fond, cette question n’est qu’un prétexte, un outil politique, et non pas quelque chose qui vous préoccupe vraiment…
Quand j’entends les propos de Laurence Parisot, je retrouve la même impression : « Tiens, cela me rappelle le titre du livre de Boris Vian ».
A propos de la présentation des propos de Jean-Marie Le Pen sur ce sujet en général, je trouve particulièrement cynique et cruel, de jouer sur la peur des juifs, de leur faire croire qu’ils ont des craintes à avoir quand ce n’est pas le cas. Entre un Le Pen qui s’adresse aux juifs « qu’on a tenté d’effrayer » en leur disant « La France a le même amour .. » et tous ceux qui ont et continuent à entretenir, exacerber la peur des juifs : qui les soutient et qui les blesse sans scrupule ?! La cour d’appel de Versailles a condamné au civil ces propos (18 mars 1991), pour « atteinte au souvenir, au respect et à la compassion dues au survivants du génocide et de leurs familles » : ce qui me parait plus certainement porter une telle atteinte, c’est de tenter de vouloir faire croire qu’un homme politique dise ce que le journaliste lui a demandé « alors pour vous 6 millions de morts c’est un détail », là oui, dans cette fausse information là, il y a atteinte à la compassion due aux survivants et à leur famille, parce qu’on joue sadiquement sur nos peurs… Pour ce qui me concerne, ayant entendu ce que la presse rapportait ainsi, incapable de croire qu’elle mentirait sur un tel sujet, j’ai été tellement horrifiée que je n’ai rien écouté de ce que disait Le Pen, black-out total, jusqu’à il y a très peu de temps …
Pour ceux qui veulent vraiment savoir, ne pas se contenter de répéter des mantras sur la « Shoah », ne pas seulement se mettre en scène personnellement comme s’ils étaient des persécutés, alors qu’ils ne font qu’utiliser les morts juifs en récitant quelques phrases au format publicitaire…, pour ceux qui veulent vraiment connaitre l’histoire, voici quelques références :
Raul Hilberg (6 juin 1926 – 4 août 2007) : La Destruction des Juifs d’Europe, 1961 ; éd. Fayard, 1988, Exécuteurs, victimes, témoins, éd. Gallimard, coll. « NRF »-essais, 1994, La Politique de la mémoire, Gallimard, collection « arcades », 1996, Holocauste : les sources de l’histoire, éd. Gallimard, coll. « NRF »-essais, 2001.
Simone Veil : « Une vie »
Geneviève de Gaulle-Anthonioz La traversée de la nuit, Éditions du Seuil, Paris, 1998
The Russian Academy of Science Rossiiskaia Akademiia nauk. Liudskie poteri SSSR v period vtoroi mirovoi voiny:sbornik statei. Saint-Pétersbourg 1995 (ISBN 5-86789-023-6).,
Vadim Erlikman, Poteri narodonaseleniia v XX veke : spravochnik, Moscow, 2004 :
« Vadim Erlikam a détaillé les pertes soviétiques qui s’élèvent à plus de 26,5 millions. Les pertes militaires de 10,6 millions incluent les 7,6 millions de tués ou disparus, les 2,6 millions de prisonniers de guerre et les 400 000 partisans morts. Les pertes civiles atteignent un total de 15,9 millions. Ce chiffre inclut 1,5 million de morts liées aux combats, 7,1 millions liées à la politique brutale et aux représailles allemandes, 1,8 million déportés en Allemagne pour le travail forcé et 5,5 millions de morts liées à la faim ou aux maladies. La Biélorussie perd par exemple un quart de ses habitants. Le total de 26,5 millions n’inclut pas les famines de 1946-1947 et les victimes des répressions soviétiques. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Front_de_l’Est_(Seconde_Guerre_mondiale)
Ce qui m’alarme pour ma part, aujourd’hui, c’est de trouver si souvent dans des livres distribués en France, sous la plume de « savants » de l’islam, des textes se référant au Coran et le citant, et expliquant que les juifs sont les ennemis de Dieu, les ennemis du genre humain, et des parasites à éliminer : c’est-à-dire exactement le discours de Mein Kampf.
Cela oui, Laurence Parisot, c’est un danger auquel vous devriez prêter une grande attention, si jamais vous vous souciez des juifs VIVANTS !
Elisseievna