Cette affaire, qui semble avoir pour toile de fond un trafic de stupéfiants, est loin d’avoir livré toute sa vérité. Ainsi, l’auteur des deux coups de couteau qui ont blessé un homme de 37 ans (toujours hospitalisé à Albi, il sera entendu plus tard par les enquêteurs de la brigade de sûreté urbaine) n’est toujours pas identifié. Les mères et sœurs des quatre jeunes déférés hier devant le parquet croient savoir de qui il s’agit. Mais la justice a besoin de preuves formelles. Hier, le vice-procureur Pascal Suhard a ouvert une information judiciaire pour « violences volontaires en réunion et avec préméditation », une autre information étant ouverte contre X s’agissant des violences avec armes.
Les trois autres mineurs placés en garde à vue depuis mercredi ont quitté le commissariat libres hier matin, mais ils ne sont pas mis hors de cause pour autant.
Ils seront bientôt convoqués par la juge d’instruction qui va désormais conduire cette enquête. Cette magistrate aura la lourde tâche de démêler le vrai du faux.
«On n’existe même pas»
Hier, à écouter ce qui se disait aux abords du palais de justice, on saisissait tout le mal être qui ronge certains quartiers d’Albi. « On n’est pas du tout écoutés, on n’existe même pas. Les jeunes, ils ont pété les plombs, ils se sentent délaissés », témoigne la sœur d’un mis en cause, qui vit à Lapanouse. Ces derniers mois, c’est dans ce quartier qu’on a le plus constaté une hausse des délits, en particulier des feux de poubelles. Toutes ces mamans et sœurs, solidaires (elles ne se sont pas quittées de la journée) conviennent quand même que l’expédition punitive de Rayssac est allée trop loin. « Ce jeune n’avait pas à donner ces deux coups de couteau alors que l’autre était déjà à terre. Maintenant, ce sont les grands qui paient l’addition. » En espérant qu’elle ne soit pas trop salée.
Source: http://www.ladepeche.fr/
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