Une petite piqûre de rappel. Ca fait du bien, de temps en temps…
FDF
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/Article de *Jean RASPAIL* – publié le 29 septembre par Jean-Claude
Thiodet sur « Notre Journal », média libre d’Info sur Internet de la
Communauté des Pieds Noirs et Harkis/
http://www.birhakeim-association.org/photos/Raspail%20jean.jpg
<http://www.birhakeim-association.org/Textes/private/Courrierpetitscos.htm>
J’ai tourné autour de ce thème comme un maître-chien mis en présence
d’un colis piégé. Difficile de l’aborder de front sans qu’il vous
explose à la figure. Il y a péril de mort civile. C’est pourtant
l’interrogation capitale.
J’ai hésité.
D’autant plus qu’en 1973, en publiant / »Le Camp des saints »/, j’ai déjà
à peu près tout dit là-dessus. Je n’ai pas grand-chose à ajouter, sinon
que je crois que les carottes sont cuites . Car je suis persuadé que
notre destin de Français est scellé, parce qu’« /ils sont chez eux chez
moi/ » (Mitterrand), au sein d’une « /Europe dont les racines sont
autant musulmanes que chrétiennes/ » (Chirac), parce que la situation
est irréversible jusqu’au basculement définitif des années 2050 qui
verra les « /Français de souche/ » se compter seulement la moitié – la
plus âgée – de la population du pays, le reste étant composé
d’Africains, Maghrébins ou Noirs et d’Asiatiques de toutes provenances
issus du réservoir inépuisable du tiers monde, avec forte dominante de
l’islam, djihadistes et fondamentalistes compris, cette danse-là ne
faisant que commencer(1).
La France n’est pas seule concernée. Toute l’Europe marche à la mort.
Les avertissements ne manquent pas – rapport de l’ONU (qui s’en
réjouit), travaux incontournables de Jean-Claude Chesnais et Jacques
Dupâquier, notamment -, mais ils sont systématiquement occultés et
l’Ined pousse à la désinformation. Le silence quasi sépulcral des
médias, des gouvernements et des institutions communautaires sur le
krach démographique de l’Europe des Quinze est l’un des phénomènes les
plus sidérants de notre époque.
Quand il y a une naissance dans ma famille ou chez mes amis, je ne puis
regarder ce bébé de chez nous sans songer à ce qui se prépare pour lui
dans l’incurie des « gouvernances » et qu’il lui faudra affronter dans
son âge d’homme. Sans compter que les « Français de souche », matraqués
par le tam-tam lancinant des droits de l’homme, de « l’accueil à
l’autre », du « partage » cher à nos évêques, etc., encadrés par tout un
arsenal répressif de lois dites « antiracistes », conditionnés dès la
petite enfance au « métissage » culturel et comportemental, aux
impératifs de la « France plurielle » et à toutes les dérives de
l’antique charité chrétienne, n’auront plus d’autre ressource que de
baisser les bras et de se fondre sans moufter dans le nouveau moule
« citoyen » du Français de 2050.
Ne désespérons tout de même pas.
Assurément, il subsistera ce qu’on appelle en ethnologie des isolats, de
puissantes minorités , peut-être une quinzaine de millions de Français –
et pas nécessairement tous de race blanche – qui parleront encore notre
langue dans son intégrité à peu près sauvée et s’obstineront à rester
imprégnés de notre culture et de notre histoire telles qu’elles nous ont
été transmises de génération en génération.
Cela ne leur sera pas facile.
Face aux différentes « communautés » qu’on voit se former dès
aujourd’hui sur les ruines de l’intégration (ou plutôt sur son inversion
progressive : c’est nous qu’on intègre à « l’autre », à présent, et plus
le contraire) et qui en 2050 seront définitivement et sans doute
institutionnellement installées, il s’agira en quelque sorte – je
cherche un terme approprié – d’une communauté de la pérennité française .
Celle-ci s’appuiera sur ses familles, sa natalité, son endogamie de
survie, ses écoles, ses réseaux parallèles de solidarité, peut-être même
ses zones géographiques, ses portions de territoire, ses quartiers,
voire ses places de sûreté et, pourquoi pas, sa foi chrétienne, et
catholique avec un peu de chance si ce ciment-là tient encore.
Cela ne plaira pas.
Le clash surviendra un moment ou l’autre. Quelque chose comme
l’élimination des koulaks par des moyens légaux appropriés.
Et ensuite ?
Ensuite la France ne sera plus peuplée, toutes origines confondues, que
par des bernard-l’ermite qui vivront dans des coquilles abandonnées par
les représentants d’une espèce à jamais disparue qui s’appelait l’espèce
française et n’annonçait en rien, par on ne sait quelle métamorphose
génétique, celle qui dans la seconde moitié de ce siècle se sera
affublée de ce nom.
Ce processus est déjà amorcé.
Il existe une seconde hypothèse que je ne saurais formuler autrement
qu’en privé et qui nécessiterait auparavant que je consultasse mon
avocat, c’est que les derniers isolats résistent jusqu’à s’engager dans
une sorte de « reconquista » sans doute différente de l’espagnole mais
s’inspirant des mêmes motifs. Il y aurait un roman périlleux à écrire
là-dessus.
Ce n’est pas moi qui m’en chargerai, j’ai déjà donné.
Son auteur n’est probablement pas encore né, mais ce livre verra le jour
à point nommé, j’en suis sûr.
Ce que je ne parviens pas à comprendre et qui me plonge dans un abîme de
perplexité navrée, c’est pourquoi et comment tant de Français avertis et
tant d’hommes politiques français concourent sciemment, méthodiquement,
je n’ose dire cyniquement, à l’immolation d’une certaine France (évitons
le qualificatif d’ éternelle qui révulse les belles consciences) sur
l’autel de l’humanisme utopique exacerbé.
Je me pose la même question à propos de toutes ces associations
omniprésentes de droits à ceci, de droits à cela, et toutes ces ligues,
ces sociétés de pensée, ces officines subventionnées, ces réseaux de
manipulateurs infiltrés dans tous les rouages de l’Etat (éducation,
magistrature, partis politiques, syndicats, etc.), ces pétitionnaires
innombrables, ces médias correctement consensuels et tous ces
« intelligents » qui jour après jour et impunément inoculent leur
substance anesthésiante dans l’organisme encore sain de la nation française.
Même si je peux, à la limite, les créditer d’une part de sincérité, il
m’arrive d’avoir de la peine à admettre que ce sont mes compatriotes. Je
sens poindre le mot renégat, mais il y a une autre explication :ils
confondent la France avec la République.
Les « valeurs républicaines » se déclinent à l’infini, on le sait
jusqu’à la satiété, mais sans jamais de référence à la France. Or la
France est d’abord une patrie charnelle. En revanche, la République, qui
n’est qu’une forme de gouvernement, est synonyme pour eux d’idéologie,
idéologie avec un grand « I », l’idéologie majeure. Il me semble, en
quelque sorte, qu’ils trahissent la première pour la seconde. Parmi le
flot de références que j’accumule en épais dossiers à l’appui de ce
bilan, en voici une qui sous des dehors bon enfant éclaire bien l
étendue des dégâts. Elle est extraite d’un discours de Laurent Fabius au
congrès socialiste de Dijon, le 17 mai 2003 : « /Quand la Marianne de
nos mairies prendra le beau visage d’une jeune Française issue de
l’immigration, ce jour-là la France aura franchi un pas en faisant vivre
pleinement les valeurs de la *République »*/
*/Puisque nous en sommes aux citations, en voici deux, pour conclure :
« Aucun nombre de bombes atomiques ne pourra endiguer le raz de marée
constitué par les millions d’êtres humains qui partiront un jour de la
partie méridionale et pauvre du monde, pour faire irruption dans les
espaces relativement ouverts du riche hémisphère septentrional, en quête
de survie »/*
*/(Président Boumediene, mars 1974.)/*
*/Et celle-là, tirée du XXe chant de l’Apocalypse : » Le temps des mille
ans s’achève. Voilà que sortent les nations qui sont aux quatre coins de
la terre et qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en
expédition sur la surface de la terre, elles investiront le camp des
saints et la ville bien-aimée »./*