Guy Millière pour les 4 Vérités hebdo le 15 décembre 2010
La solution : l’islam modéré

Ma position concernant l’islam est celle de la grande majorité des intellectuels conservateurs et néo-conservateurs américains. Elle a été énoncée lapidairement dans une formule de Daniel Pipes que j’ai souvent citée : « L’islam radical est le problème, l’islam modéré est la solution ».
J’ai ajouté, à chaque fois que j’ai cité cette formule, qu’il n’en était pas moins évident que l’islam radical occupait une position massivement dominante dans le monde musulman aujourd’hui, quelles que soient ses composantes, et que l’islam modéré restait, pour l’essentiel, à inventer ou à réinventer.
Un livre récent apporte un éclairage très utile à une analyse plus précise des choses. Il s’appelle « The Closing of the Muslim Mind » (La fermeture de l’esprit musulman), son auteur, Robert Reilly est un théologien chrétien.
La thèse de Reilly est qu’une bataille cruciale a eu lieu dans le monde musulman sunnite, voici dix siècles. Elle a opposé le courant mu’tazilite, dont sont issus Averroès et Avicenne, et un courant plus dogmatique, le courant ash’arite. Les mu’tazilites entendaient procéder à une lecture aristotélicienne du Coran, soulignaient que « Dieu est raison » et que, « si Dieu est raison, on ne peut fermer son esprit à la raison, car cela équivaudrait à se fermer soi-même à Dieu ».
Pour eux, poursuit Reilly, « la raison humaine est un don de Dieu donné aux hommes pour qu’ils comprennent la création. Tous les hommes ont reçu ce don, et pas seulement les musulmans, ce qui permet d’accepter d’autres visions de Dieu et des discours philosophiques tels que le discours philosophique grec ».
Les ash’arites, eux procédaient à une lecture inverse, disaient que « Dieu n’est pas raison mais pure volonté et pouvoir absolu ». Pour eux, écrit encore Reilly, « Dieu n’est limité par rien, pas même ses propres mots et sa propre parole ». Ou encore : « Dans la mesure où Dieu est pure volonté, il n’y a ni raison ni justification à ses décisions et ses actes, qui ne peuvent être compris par les hommes, et ceux-ci ont simplement à se soumettre, sans chercher à comprendre ».
Les ash’arites, dit Reilly, l’ont emporté. Le courant mu’tazilite a été vaincu et délaissé. Les portes de l’itjihad (interprétation) ont été fermées. L’islam est entré dans un long sommeil dogmatique qui est un véritable suicide intellectuel. Ce suicide intellectuel est la matrice d’un long et profond déclin, d’une coupure d’avec la modernité, l’évolution, les sciences, la connaissance, toute possibilité d’évolution vers un fonctionnement de société ouverte. Reilly en déduit la nécessité impérative que « l’islam trouve, au XXIe siècle, son Thomas d’Aquin ». Je partage l’idée de cette nécessité impérative.
Mais, pour l’heure, nous sommes surtout confrontés aux effets du suicide intellectuel. Le monde musulman est profondément malade et, actuellement, imperméable à un retour à la raison. Cette imperméabilité en fait, globalement, la région du monde la plus sinistrée en matière de développement économique, politique, culturel et intellectuel. Elle en fait la source majeure des tensions planétaires et de quasiment tous les actes terroristes commis sur la planète depuis des décennies. Elle imprègne les communautés musulmanes installées dans le monde occidental et fait de celles-ci des enclaves d’irrationalité qui constituent autant de bombes à retardement.
Je constate que, pour l’heure, plus un musulman est éloigné de l’islam tel qu’il est, et quelle que soit la définition qu’on lui donne, plus il est susceptible d’accéder à la logique, et que plus il est proche de l’islam, plus il s’éloigne de la logique.
Rompre avec une pesanteur de dix siècles peut sembler une tâche impossible. Cette rupture n’en est pas moins la seule alternative à un probable cataclysme. Inéluctablement, dès lors que l’islam tel qu’il est ne peut être vu autrement que comme stérile, celui-ci, après un embrasement, ne pourra que retourner à la décrépitude et à son propre anéantissement. La question qui n’en est pas moins posée, ici et maintenant, est celle des conséquences de l’embrasement.
L’islam radical est le problème, et c’est un problème brûlant. L’islam modéré est la solution. Dès lors que la solution a été mise sous le boisseau pendant si longtemps, elle n’est, pour l’heure qu’une asthénique et très fragile lueur.
Guy Millière pour les 4 Vérités hebdo le 15 décembre 2010 |
Guy Centière pour les 4 Vérités hebdo le 15 décembre 1939
La solution : le nazisme modéré

Ma position concernant le nazisme est celle de la grande majorité des intellectuels conservateurs et néo-conservateurs américains. Elle a été énoncée lapidairement dans une formule de Daniel Cigares que j’ai souvent citée : « le nazisme radical est le problème, le nazisme modéré est la solution ».
J’ai ajouté, à chaque fois que j’ai cité cette formule, qu’il n’en était pas moins évident que le nazisme radical occupait une position massivement dominante dans le monde allemand aujourd’hui, quelles que soient ses composantes, et que le nazisme modéré restait, pour l’essentiel, à inventer ou à réinventer.
Un livre récent apporte un éclairage très utile à une analyse plus précise des choses. Il s’appelle « The Closing of the German Mind » (La fermeture de l’esprit allemand), son auteur, Robert Roy est un théologien chrétien.
La thèse de Roy est qu’une bataille cruciale a eu lieu dans le monde allemand National Socialiste, voici quelques années. Elle a opposé le courant SA, dont est issu Ernst Roehm, et un courant plus dogmatique, le courant SS. Les SA de Roehm entendaient procéder à une lecture aristotélicienne de Mein Kampf, soulignaient que « Hitler est raison » et que, « si Hitler est raison, on ne peut fermer son esprit à la raison, car cela équivaudrait à se fermer soi-même à Hitler ».
Pour eux, poursuit Roy, « la vision National Socialiste est un don de Hitler donné aux hommes pour qu’ils comprennent la domination Juive. Tous les hommes ont reçu ce don, et pas seulement les allemands, ce qui permet d’accepter d’autres visions de Hitler et des discours philosophiques tels que le discours philosophique grec ».
Les SS, eux procédaient à une lecture inverse, disaient que « Hitler n’est pas raison mais pure volonté et pouvoir absolu ». Pour eux, écrit encore Roy, « Hitler n’est limité par rien, pas même ses propres mots et sa propre parole ». Ou encore : « Dans la mesure où Hitler est pure volonté, il n’y a ni raison ni justification à ses décisions et ses actes, qui ne peuvent être compris par les hommes, et ceux-ci ont simplement à se soumettre, sans chercher à comprendre ».
Les SS, dit Roy, l’ont emporté. Le courant SA a été vaincu et délaissé. Les portes de l’interprétation ont été fermées. Le nazisme est entré dans un long sommeil dogmatique qui est un véritable suicide intellectuel. Ce suicide intellectuel est la matrice d’un long et profond déclin, d’une coupure d’avec la fraternité, la compassion, l’humanisme, la connaissance, toute possibilité d’évolution vers un fonctionnement de société ouverte. Roy en déduit la nécessité impérative que « le nazisme trouve, au XXe siècle, son Thomas d’Aquin ». Je partage l’idée de cette nécessité impérative.
Mais, pour l’heure, nous sommes surtout confrontés aux effets du suicide intellectuel. Le monde allemand est profondément malade et, actuellement, imperméable à un retour à la raison. Cette imperméabilité en fait, globalement, la région du monde la plus sinistrée en matière de développement humaniste. Elle en fait la source majeure des tensions Européennes et de quasiment tous les actes de guerre commis en Europe depuis des années. Elle imprègne les communautés allemandes installées dans le monde occidental et fait de celles-ci des enclaves d’irrationalité qui constituent autant de bombes à retardement.
Je constate que, pour l’heure, plus un allemand est éloigné du nazisme tel qu’il est, et quelle que soit la définition qu’on lui donne, plus il est susceptible d’accéder à l’humanisme, et que plus il est proche du nazisme, plus il s’éloigne de l’humanisme.
Rompre avec une pesanteur de plusieurs années peut sembler une tâche impossible. Cette rupture n’en est pas moins la seule alternative à un probable cataclysme. Inéluctablement, dès lors que le nazisme tel qu’il est ne peut être vu autrement que comme stérile, celui-ci, après un embrasement, ne pourra que retourner à la décrépitude et à son propre anéantissement. La question qui n’en est pas moins posée, ici et maintenant, est celle des conséquences de l’embrasement.
Le nazisme radical est le problème, et c’est un problème brûlant. Le nazisme modéré est la solution. Dès lors que la solution a été mise sous le boisseau pendant si longtemps, elle n’est, pour l’heure qu’une asthénique et très fragile lueur.
Guy Centière pour les 4 Vérités hebdo le 15 décembre 1939 |