Comme si aujourd’hui était une époque décadente privée d’avenir et de présent. Autrefois, il n’y a pas si longtemps, la conscription faisait se rassembler Pierre, Paul, Jacques et Mohammed sous les couleurs de la France. Des liens indéfectibles se nouaient et, ensemble, les jeunes gens partageaient brièvement un même espace social, égalitaire et fraternel, d’ordre et de respect. Respect des uns envers les autres, respect des traditions et des engagements tenus. C’était le bon temps entend-on de la bouche même de quadras qui n’ont pourtant pas toujours goûté les crapahuts, et autres activités menées par des galonnés pas toujours tendres mais bonifiés par le temps.
Tout cela c’est quand même du violon, car nous l’avons échappé belle, les mégatonnes des bombes nucléaires sont restés dans leurs silos. On garde le meilleur, on était jeunes. Prudemment, je n’irai pas plus loin dans le temps, le temps des guerres, d’Algérie ou d’ailleurs, par respect pour ceux qui pourraient en parler pour y avoir été, ce qui n’est pas mon cas, alors je me contente de dire que le bon temps c’était celui de leur jeunesse abîmée, douloureuse et volée.
Aujourd’hui, pourrait-on dire que l’on touche les dividendes des engagements de nos pères et frères aînés ? Peut être ; ce qui permet à la France d’être ce qu’elle est aujourd’hui : une terre d’accueil. Autrefois, on y émigrait pour travailler, pour reconstruire, pour un nouveau départ. Aujourd’hui on y vient pour d’autres raisons, plus prosaïques – en tirer le maximum sans rien donner en échange. On mégote sur les paroles de la Marseillaise, on laisse le rap déraper sur des paroles de haine, de violence et d’insanités ou il est question de France niquée, de policiers à abattre et de non-valeurs proclamées et de haine ethnique dont il est de mauvais ton, très mauvais ton d’en relever l’existence. C’est un moyen d’expression artistique.
Un goût de fin d’époque de progrès, un goût de décadence illustré par une anecdote : il faisait chaud ce jour là, trop chaud pour travailler – pour certains – mais pas pour moi, cinquantenaire en fin de mission sociale, c’est-à-dire proche de la retraite. Je gare mon véhicule au pied d’une petite barre d’immeuble – hérissé d’antennes paraboliques – d’une petite ville de l’Est . Je sors de mon véhicule et, levant les yeux, interpellé par le bruit produit par trois jeunes casquettés « façon quartier » d’un balcon du premier étage je reçois une poignée de cacahuètes sur la tête, invectivé avec les mots de « bouffon » et autres paroles insultantes (avec le porc et ma mère dans les rôles principaux ) prononcées avec l’inimitable façon de parler de certains de ces jeunes gens allogènes à notre culture. Je venais de comprendre que j’étais sur leur territoire et que le « bouffon » devait se « casser ». Ce que j’ai fait.
Ce n’était pas la première agression « soft » que je subissais, mais c’était l’agression goutte d’eau, celle qui venait de faire déborder mon petit vase intérieur de gars bien sympa…
Louis Pinou
Beaucoup de débordements suite à ce billet d’humeur – les réactions ne seront pas publiées – il faudrait embaucher un nouveau collaborateur à temps plein pour modérer…
vu sur http://www.armees.com/Ah-autrefois-De-mon-temps-Combien,33814.html
J’ai vécu moi aussi une fois cette petite mésaventure près d’amiens ou je passais durant un déplacement,l’année dernière exactement,et ce en sortant de mon hotel,je fus invectiver par un je ne sais quoi,casquette enfoncée sur le crane qui me demande vertement de déguerpir étant donné qu’il attendait des copains et apparemment je le génais,après échange de quelques mauvais mots,il a eu le tord de s’être approché d’un peu trop près(j’ai 56 ans pas pourri ex commando para…)je crois qu’il se souviendra longtemps de la raclée que je lui ai administré,mais malheureusement il est impossible de dérouiller tous ces jeunes voyous,pour des tas de raisons,et je sais que comme rené Galinier je pourrais me retrouver moi aussi en prison.Dommage…
Commentaire par marco — 11/09/2010 @ 12:11 |
Hey Marco, ancien paras yesssssssssssss…Faut les toiser ces gorets, je me suis déjà charger d’un bon nombre de ces troufignards…
Spécialité; bosser sur le continent de Jacques Foccard !!!!
See you.
Commentaire par Charles — 12/09/2010 @ 00:58 |