C’est ça, la justice française… René Galinier, 73 ans, tire et blesse gravement deux jeunes femmes qui ont pénétré dans sa maison pour tenter de la cambrioler. Ce n’était pas la première fois qu’il subissait une tentative de cambriolage. Il vivait dans la peur; ses voisins aussi. Il est en prison, comme la pire des racailles… Et encore, les racailles ne séjournent que très peu de temps en prison, même pris la main dans le sac.
Un conseil à l’avocat de M. Galinier: plaidez l’amnésie; ça marche bien en ce moment… Mais peut-être pas pour votre client, ce n’est pas une racaille… Essayez tout de même… Mais attention aux deux cambrioleuses; elles vont certainement porter plainte…
Déclaration universelle des droits de l’Homme: le droit de propriété est un droit inviolable et sacré.
FDF
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« Jeudi, en milieu d’après-midi, à Nissan-Lez-Ensérune, un bourg entre Béziers et Narbonne, René Galinier, 73 ans, tire et blesse gravement deux jeunes femmes qui ont pénétré dans sa maison pour tenter de la cambrioler. Il faisait la sieste lorsqu’il a été réveillé par des bruits suspects. Aux enquêteurs, il expliquera qu’il a été pris de panique et qu’il s’est emparé d’un fusil de chasse sous l’empire de la peur. L’état de santé des deux blessées, touchées au thorax et aux membres inférieurs, est stationnaire. Pour l’une d’elles, le diagnostic vital reste engagé.
Me Josy-Jean Bousquet est l’avocat de René Galinier.
L’audition vendredi soir avec le juge d’instruction// a été très longue. Quelles en ont été les raisons ?
Mon client a repris en détail l’intégralité des déclarations qu’il avait faites aux gendarmes. En précisant les conditions dans lesquelles, pris de panique, de peur, il a tiré. Il avait parfaitement conscience d’avoir commis un acte qui engageait la responsabilité de tout le monde.
Votre client est mis en examen pour tentatives d’homicides volontaires. Nous sommes loin de la légitime défense.
C’est vrai que la légitime défense dans la législation française est cadrée par des éléments précis notamment la proportionnalité entre l’agression et la riposte. Or, là, sauf à prouver que les jeunes femmes qui s’étaient introduites dans son domicile par effraction étaient armées, il n’y avait pas de menace directe pour la vie de ce monsieur ou des siens. On a estimé qu’il n’était pas en légitime défense. Moi, j’ai tendance à dire que s’il n’y a pas légitime défense, il y a au moins un acte de défense légitime (…) C’est bien beau de dire « proportionnalité » mais lorsque l’on a 73 ans, que l’on a été cambriolé plusieurs fois, que l’on a face à soi deux personnes qui peuvent être armées, que l’on est malade et diminué, l’appréciation du danger n’est pas la même que si l’on est un militaire de carrière. Je pense que ce sont des éléments qui peuvent être pris en compte lors de l’examen du dossier. Parce qu’il avait été plusieurs fois cambriolé, cet homme-là mais aussi le voisinage vivaient dans un climat de peur.
Comment a-t-il expliqué son geste ?
Il l’explique par la peur, la panique. Il faisait la sieste, il dormait parce qu’il est très malade. Il a été réveillé par un bruit de volet que l’on tentait de crocheter. Il a vu une main passer. Il s’est levé. Il ne crie pas ou ne fait pas de bruit à ce moment-là parce qu’il est paralysé par la peur.
Son premier réflexe a été d’aller chercher le téléphone, d’abord un portable qu’il n’a pas su faire marcher. Ensuite, le fixe. Il a composé le 18. Aux pompiers, il dit : « Appelez vite les gendarmes, on va commettre une infraction chez moi… » Pendant ce temps-là, les personnes ont crocheté le volet d’une autre pièce, cassé un carreau et pénétré à l’intérieur. Il ne sait pas si ce sont des femmes ou des hommes. Il prend alors le fusil qui est dans une penderie, va chercher des vieilles cartouches dans un tiroir, il ne chasse plus depuis quinze ou vingt ans. Il rappelle la gendarmerie pour dire : « Ils sont là, venez vite. » Voyant que personne ne venait, il a paniqué, il a tiré (…). Immédiatement, il a rappelé en disant : « Ça y est j’ai tiré. » Il a ensuite remis l’arme au policier municipal arrivé le premier.
Vendredi, il a été écroué à la Maison d’arrêt de Béziers. Quelle a été sa réaction en l’apprenant ?
Le juge a longuement réfléchi, puis lui a dit qu’il était difficilement concevable qu’on se fasse justice soi-même. Qu’un geste, fût-il d’autodéfense, était répréhensible et justifiait selon lui la détention. Ce monsieur l’a compris sans le comprendre. Il a compris sa mise en examen mais, estimant avoir agi par peur et par panique, il trouvait la décision prise injuste.
Que comptez-vous entreprendre pour qu’il sorte rapidement de prison ?
Je vais faire appel du placement en détention pour essayer de le faire remettre en liberté par la Chambre de l’instruction. Le dossier permet qu’il y ait discussion. Il ne s’agit pas de la tentative d’homicide tel qu’on peut le penser, où aucune excuse ne peut être évoquée. Au contraire. Je pense qu’il y a une psychose dans les villages et la région au sujet de ces personnes qui s’abattent sur des secteurs pour commettre des cambriolages. A priori, ils ne sont pas faits avec violence mais enfin, un cambriolage est quand même une sorte de viol de son intimité. Au demeurant si l’on se rapporte à la Déclaration universelle des droits de l’Homme, le droit de propriété est un droit inviolable et sacré ».
Dans deux pièces : Selon une source proche de l’enquête, le septuagénaire nissanais aurait fait feu sur les jeunes femmes qui s’étaient introduites dans son pavillon alors qu’elles se trouvaient dans deux pièces différentes.Contacté, le Parquet de Béziers n’a ni confirmé ni infirmé nos informations. « Il y a un problème dans ce dossier », a sobrement répondu le magistrat. Au premier stade de l’enquête, les identités des deux intruses n’avaient pas pu être déterminées avec précision. Les gendarmes avaient évoqué des origines croates. Ils avaient également précisé qu’elles n’avaient rien à voir avec le groupe de gens du voyage installé près du stade de Nissan. René Galinier a été mis en examen vendredi pour tentative d’homicide volontaire et placé en détention.
Source: http://tinyurl.com/2cotv8g