Islamo-fiction à la grande mosquée de Paris: Ohhhhhhhhhhhhh, si le « patron » se fâche…
FDF
Rappel si besoin est : institutionnalisé en 2003 par décret ministériel, le Conseil Français du Culte Musulman n’est pas née de la volonté des musulmans de se rassembler en une seule instance. Le CFCM est née de la volonté de l’UMP de contrôler l’islam en France. Le silence des autres partis politiques (PS, PC, Modem, Gauche Moderne etc.) de France a valu approbation. Aucune des instances politiques de notre pays n’a jugé bon de remettre en question cette structure aux relents coloniaux, spécialement établie pour gérer les masses musulmanes françaises. On notera au passage comment la vie des musulmans de France a été réduite à de misérables comptes d’apothicaire autour de simples questions de gestion de lieux de culte. Quid des questions liées au logement, au travail, à la culture, au droit à l’excellence, à l’entrepreneuriat, etc.
Structure indigène pour citoyens de seconde zone
Le CFCM est fondé sur une ineptie : celle de considérer un mode de scrutin indexé sur les surfaces des salles de prière comme étant démocratique, juste et représentatif. « Inique, » tonna à l’époque Dalil Boubakeur, ancien président du CFCM et président de la fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP). Pour dénoncer ce mode de représentativité au sein du CFCM, il appela les huit représentations régionales de la Grande Mosquée de Paris (GMP) à boycotter les dernières élections du CFCM. Le mouvement fut suivi, à deux ou trois exceptions près, de façon unanime par la base de la GMP dans les 25 régions françaises.
Depuis 2008, le CFCM et les 25 CRCM « fonctionnent » donc sans la Grande Mosquée de Paris. En d’autres termes, alors que le CFCM a vocation à représenter l’ensemble des musulmans de France, l’institution est amputée de l’une des principaux acteurs de l’islam en France. Comment peut-on encore dans ces conditions considérer le CFCM comme représentatif même dans la gestion des affaires cultuelles musulmanes.
Si les sympathisants de la FNGMP ont boycotté le scrutin du CFCM de juin 2008, quelques-uns de ses responsables bien installés refusent le départ de leur fédération du CFCM. Pour des causes obscures, ils maintiennent un lien artificiel entre la GMP et le bureau exécutif dans lequel siègent, de droit, deux personnes de la FNGMP : Abdellah ZekriMaître Chems Edinne Hafiz. et
Un statu quo entretenu par l’Etat français
Depuis, c’est le statu quo. Malgré tout, le CFCM laisse croire depuis 2008 qu’il y aura des changements profonds, des réformes touchant les statuts, essentiellement autour de la question de la représentation métrique des lieux de culte dans le système de scrutin. Une commission a été même été mise sur pied : la commission chargée de la « Réforme et de la prospective », présidée par Fouad Alaoui, double baron de la fondation des œuvres de l’islam (institution qui n’a jamais fonctionné sauf pour payer des notes de frais du CFCM) et président de l’UOIF. Fouad Alaoui est également vice-président du CFCM.
Qu’on se le dise : les critères iniques de scrutin ne changeront pas. Ils seront tout au plus saupoudrés de modifications tout aussi artificielles que négligeables, qui n’auront aucun impact sur la représentativité et et encore moins sur les fédérations, lesquelles sont cooptées par l’Etat : il s’agit de permettre à cette drôle d’institution sarkozienne de demeurer tel quel.
Ce qui va être proposé
Il n’est pas difficile de se projeter dans l’avenir pour imaginer ce qui pourrait être proposé par le ministère de l’Intérieur la Grande Mosquée de Paris à Mohamed Moussaoui, président du Conseil Français du Culte Musulman. On parlera alors de réformes, on les exposera publiquement et on en s’en gargarisera avec force et éclat. Ces pseudo-réformes seront alors présentées comme des réformes profondes et sérieuses., l’objectif final étant d’amener la Grande Mosquée de Paris à revenir au CFCM et à participer aux prochaines élections de 2011.
Ramener la GMP dans le CFCM, auberge de l’islam de France, est une volonté, sinon une obsession, de l’Elysée. Quitte à faire une démonstration de force et à profiter des couloirs de la mosquée du 5e pour préparer le calendrier des prochaines réformes qui seront reprise par le CFCM lui-même. Nous imaginons déjà Fouad Alaoui, président de la commission chargée de la « Réforme et de la prospective », exposer vers le 26 ou 27 juin prochain, juste avant les baignades d’été, le programme suivant :
I- Critères qualitatifs
Amendement du règlement électoral du CFCM
– Prime aux grandes mosquées (celles qui appartiennent aux fédérations qui composent déjà le sommet du CFCM)
– Demande d’augmentation du taux de personnalités cooptées proposées évidement par ces mêmes donneurs d’ordre que sont les fédérations (sauf la fédération des Milli Gorüs qu’on a mis volontairement et injustement en marge du CFCM, alors qu’elle pèse plus lourd, sur le plan européen, que toutes les fédérations réunies !)
Pseudo-refonte de la grille de pondération électorale
– Demande de bonus pour les mosquées anciennes (date d’ouverture), prise en compte de la densité urbaine et de la situation géographique de la mosquée (centre-ville, zone rurales et industrielles)
– Prise en compte de l’existence d’un service cultuel (salles d’ablution, toilettes mortuaires, écoles coraniques, etc.)
– Prise en compte du « ministère laïc » de l’imam (temps de présence, sermon du vendredi, qualifications, statut administratif, etc.)
– Prise en compte de l’affluence de la prière du vendredi qui est un critère fondamental dans les systèmes de surveillance des lieux de cultes afin d’établir, au plus juste, des statistiques et des études sur les pratiques de l’islam.
II- Critères quantitatifs
Le maintien du critère inique de surface est ce qu’il faut retenir. Il sera peut être mieux appliqué, mais sa seule prise en compte est un scandale. Pourtant, il est la pierre angulaire du système de gouvernance du CFCM, celui qui permet de maintenir artificiellement des barons du culte musulman au sommet, lesquels auront toujours l’avantage de prétendre s’exprimer au nom des musulmans de France qui ne les ont pourtant pas désigné. Ce critère important pour comprendre que c’est l’UMP qui gère cette structure. Le marionnettiste fait danser sur la scène de l’islam de France les pantins que lui seul choisit.
– Propositions pour modifier légèrement le système électoral en scindant les élections en deux. Une première élection nationale au niveau des régions aboutissant à la mise en place des conseils d’administrations des CRCM avec des élections internes pour déterminer les bureaux exécutifs respectifs. Une deuxième élection de l’assemblée générale du CFCM pour renouveler le conseil d’administration lui-même élisant un bureau exécutif.
III – Critères de pouvoir et d’ingérence au niveau des CRCM
Renforcement des liens entre le CFCM et les CRCM en développant ou en créant des liens organiques afin de renforcer miraculeusement le pouvoir d’ingèrence des barons du culte au niveau des régions.
Une limitation de mandat pourra être retenue. Deux ans ?
Vous avez sous les yeux une trame possible d’évènements qui ne manqueront pas d’être mis en avant prochainement selon un calendrier qui est déjà en marche.
Reste un hic dans cette « islamo-fiction » de France : les changements qui sont en cours au niveau de la gestion de la Grande Mosquée de Paris. Les acteurs et les responsables d’aujourd’hui ne seront pas forcément ceux de juin 2011, année des prochaines élections, ni même ceux de juin 2010. Qu’en sera-t-il de ce retour de la GMP au CFCM ?
Source: cfcm.tv
Votre commentaire